Le jeudi 7 avril, l’intersyndicale de l’AFPA appelle à la grève l’ensemble des salariés de l’organisme. C’est un véritable cri d’alerte face au démantèlement programmé du fleuron de la formation professionnelle qu’est l’AFPA.
J’ai eu à plusieurs reprises l’occasion de rencontrer les salariés et d’interpeller le gouvernement sur le devenir de cet organisme unique en Europe, héritage du Conseil national de la Résistance, dont la mission principale a toujours été d’accompagner avec succès les personnes les plus éloignées de l’emploi par la définition d’un projet individualisé de formation.
Malheureusement, les mauvais coups ont commencé avec l’introduction de la concurrence, qui s’impose depuis le 1er janvier 2009. Arguant d’une mise en conformité avec le droit européen (qui aurait pu être contournée) le gouvernement a imposé les procédures d’appel d’offres, faisant fi de la qualité des formations et des savoir-faire des personnels de l’AFPA.
Puis, le transfert du personnel d’orientation de l’AFPA à Pôle Emploi a été imposé au 1er janvier 2010, le désengagement de l’État s’est accru, les « réorganisations » internes se sont succédé : avec les fusions et fermetures de sites, les suppressions de postes, la dégradation des services d’accompagnement des stagiaires, un management du personnel par la peur… Tous les ingrédients sont à présent réunis pour mettre en faillite une institution remarquable qui forme plus de 200 000 personnes par an !
Parce que j’estime les notions de « rentabilité » et de « marché » incompatibles avec l’esprit de solidarité qui fonde les actions de formation et d’accompagnement de l’AFPA, je soutiens sans réserve le mouvement des salariés. Avec eux, avec leurs organisations syndicales, avec les élus, avec les demandeurs d’emploi de notre région, j’exige que tout soit mis en œuvre pour rendre à l’AFPA les moyens d’accomplir dans de bonnes conditions ses missions de service public de la formation professionnelle.