Nicolas Sarkozy veut casser le contrat social

Publié le 18 septembre 2007 à 20:45 Mise à jour le 8 avril 2015

Aujourd’hui, Mardi 18 Septembre 2007, Nicolas SARKOZY, Président de la République s’est exprimé au Sénat devant la presse d’information sociale.

Cette intrusion du Président de la République dans une Assemblée, le jour même de sa rentrée parlementaire pour informer les journalistes de ses projets confirme le mépris avec lequel il traite la représentation nationale.

L’intervention du Président est sans ambiguïté. Elle est conforme à celle récente de son Premier Ministre. Nicolas SARKOZY souhaite tenir les promesses qu’il a faites au MEDEF et construire un « nouveau contrat social ».

En lieu et place de ce qui pourrait être un réel contrat social, il n’a de cesse d’en appeler aux efforts des salariés et des ménages, faisant peser sur ces derniers comme sur les plus précaires le poids de sa politique de casse sociale, de déréglementation du droit du travail, de restrictions des droits. Il en appelle à la responsabilité de tous, à l’exception du patronat et des spéculateurs.

Tout cela s’inscrit dans la droite ligne d’un ensemble de mesures gravissimes qui portent une atteinte sans précédent aux acquis sociaux : il y a déjà eu : le "paquet fiscal", cadeau supplémentaire de près de 14 milliards aux plus riches ; la remise en cause du droit de grève dans les transports publics... et préfigure les projets de l’automne : franchises médicales, TVA sociale, réductions massives des emplois dans la fonction publique d’État (suppression en 2008 de 22 843 postes dont 11 200 dans l’éducation nationale), refonte du contrat de travail instaurant la précarisation généralisée, élargissement du recours au travail le dimanche... autant de dispositions qui tendent à réduire la valeur du travail, retirer aux salariés leurs moyens de défense, précariser encore les plus défavorisés en restreignant leur accès aux droits fondamentaux que sont l’emploi,le logement, la santé et l’éducation.

Par sa remise en cause des régimes dits « spéciaux », c’est en fait au principe même de la retraite par répartition et à la solidarité intergénérationnelle qu’il s’attaque.

Avec les sénateurs CRC je m’opposerai à ce coup de force, en rappelant sans relâche que seule la participation des revenues financiers et les plus élevés - et non la stigmatisation de certaines catégories de salariés - permettra de sauvegarder l’avenir d’une retraite digne pour tous.

Guy Fischer

Ancien sénateur du Rhône

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