Magouille contre le droit du travail

Publié le 9 décembre 2004 à 16:14 Mise à jour le 8 avril 2015

par Roland Muzeau

Le 5 novembre dernier, j’ai vivement dénoncé l’amendement n° 183 rectifié, défendu par M. de BROISSIA et Mme HERMANGE qui visait à remettre en cause les conditions relatives à l’exercice du travail de nuit. Celui-ci a été adopté contre l’avis du Rapporteur et du Ministre. J’ai demandé une seconde délibération qui m’a été refusée au motif que MM. BORLOO et LARCHER avaient pris l’engagement que le texte, issu de l’Assemblée Nationale, ne comporterait plus cette disposition.
Le Journal Officiel atteste de ces débats.

Or, l’intersyndicale des journalistes, comme les confédérations syndicales, ont pris connaissance que cette disposition avait été maintenue !...
« La magouille » a fonctionné, y compris en CMP, le 8 décembre dernier, avec l’adoption d’un nouvel amendement présenté par les deux Rapporteurs des commissions respectives du Sénat et de l’Assemblée Nationale, réintégrant les professions de presse. Cet épisode affligeant quant à la méthode, est gravissime du coup porté aux salariés.

Il lève toute ambiguïté sur la « Cohésion sociale » comme sur le rôle joué par le MEDEF, patrons de presse compris.
Il témoigne des intérêts mêlés de certains employeurs confondant leur rôle de parlementaire et celui de lobbying patronal.

Roland Muzeau

Ancien sénateur des Hauts-de-Seine

Ses autres interventions :

Droit au logement opposable : explication de vote

Les sénateurs du groupe CRC se sont finalement abstenus lors du vote du projet de loi instituant un droit au logement opposable. Favorables à ce droit, bien avant la conversion subite du gouvernement, ils estiment que le texte voté est trop restrictif."Le processus d’opposabilité du droit au logement, a déploré Roland Muzeau, sera complexe, long et difficile à mettre en œuvre et ne sera pas le même partout. L’exemption dont bénéficieront certains territoires pèsera sur l’universalité du droit et l’égalité des demandeurs de logement devant la loi." Les sénateurs communistes se félicitent néanmoins de ce premier pas, accompli grâce à une mobilisation de terrain, et espèrent que le droit au logement prendra rapidement "un tour plus concret et plus ambitieux".

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