Lundi de Pentecôte : la journée de travail forcé ne passera pas !

Publié le 11 mai 2005 à 10:23 Mise à jour le 8 avril 2015

Pour feindre de s’attaquer aux carences qui ont abouti au bilan dramatique de la canicule de l’été 2003, le gouvernement a créé une caisse spécifique : la CNSA (Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie) alimentée par un nouvel impôt : la journée de travail gratuite qui sera effective, en principe, le lundi de Pentecôte.
Cette CNSA se substituera à l’assurance maladie pour le financement des soins aux personnes âgées, contredisant le principe de solidarité entre les générations, à la base de notre protection sociale.

C’est pourquoi, avec mes collègues du groupe "communiste, républicain et citoyen", je réclame la suppression de cette caisse en proposant que toutes les dépenses liées à la dépendance soient assumées par la sécurité sociale, seule garante de la solidarité nationale.
Nous réclamons également - aux côtés de très nombreuses organisations de salariés - la suppression du travail le lundi de Pentecôte, supercherie destinée à culpabiliser les salariés qui seront pratiquement les seuls à payer alors que les bénéfices des grandes entreprises ont augmenté en 2004 de près de 50% et que les revenus financiers des entreprises et des banques s’élèvent à 165 milliards d’euros chaque année.
De plus, comble de cynisme, le gouvernement réalise au même moment des économies qui contredisent sa politique d’affichage : la suppression de centaines de lits est en cours en gériatrie ; sur les 2 milliards affectés à la CNSA en 2005, seuls 415 millions vont être dépensés pour la dépendance, le reste étant "mis de côté" on ignore pour quelle raison (j’ai posé à ce propos une question écrite en février qui n’a toujours pas obtenu de réponse). Enfin, les salariés ne doivent guère apprécier la campagne d’information qui fleurit dans la presse écrite pour un montant de 3 millions d’euros en faveur de la journée fériée travaillée !

Pour toutes ces raisons, j’apporte mon soutien aux directeurs et personnels d’établissements pour personnes âgées dépendantes, aux familles, qui vont faire de la semaine du 16 mai un moment important d’action pour faire connaître les véritables besoins de nos aînés à travers une semaine du "mieux vieillir". Je m’y associerai pour démontrer que les moyens d’une politique digne et solidaire existent.

Guy Fischer

Ancien sénateur du Rhône

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