La décision du gouvernement de déclarer l’urgence sur le projet de loi pénitentiaire est consternante et totalement injustifiée.
Une grande loi pénitentiaire est attendue depuis une dizaine d’années, la surpopulation carcérale rendant la situation dans les prisons de plus en plus intolérable.
Toutefois, le projet de loi pénitentiaire, déposé en juillet 2008 sur le bureau du Sénat, a suscité davantage de déceptions que répondu aux attentes du monde judiciaire, pénitentiaire et parlementaire.
Les enjeux d’un tel projet de loi sont trop importants pour être pris à la légère, ce que laisse à penser un examen en urgence au Parlement. Les parlementaires doivent consacrer le temps nécessaire pour tenter de l’améliorer. Deux lectures dans chaque assemblée parlementaire peuvent le permettre, et non une procédure accélérée d’examen.
Après de nombreux ajournements, ce texte est enfin inscrit à l’ordre du jour de notre assemblée. Déclarer soudainement l’urgence traduit la volonté du gouvernement de se défaire du problème des prisons rapidement sans s’attaquer réellement au fond, ce qui est profondément inacceptable.