Logement : quand le gouvernement jugeait le droit opposable « prématuré et irréaliste »...

Publié le 4 janvier 2007 à 08:59 Mise à jour le 8 avril 2015

L’action menée par les associations de défense du droit au logement ces dernières semaines a contraint le Gouvernement à annoncer des mesures en faveur des sans abri et des mal logés.

On pourrait s’en étonner, d’autant qu’il se félicitait, ces derniers temps, d’avoir relancé la construction de logements tandis que l’UMP et l’UDF s’étaient opposés, en avril 2006, par scrutin public, à l’adoption d’une proposition des Sénateurs CRC tendant à rendre le droit au logement opposable.

A cette occasion, la Ministre de la Cohésion sociale, Mme VAUTRIN, avait qualifié cette proposition de « prématurée et irréaliste ».

Sans doute la désastreuse réalité de la situation de logement vécue par des millions de nos concitoyens, à la veille d’échéances électorales majeures, a quelque peu changé la donne.

A maintes reprises, depuis 2002, par le dépôt de propositions de loi et dans le cadre des débats parlementaires, les Sénateurs du Groupe CRC ont eu l’occasion de pointer les priorités quant aux solutions à y apporter.

Construire réellement des logements sociaux de qualité et en grand nombre, contraindre les collectivités locales se refusant à cet effort de solidarité d’y participer, combattre les discriminations frappant les demandeurs de logement modestes, alléger la charge logement des locataires et des accédants modestes à la propriété, remettre en cause les incitations fiscales indécentes dont bénéficient aujourd’hui les opérations immobilières spéculatives (vente à la découpe entre autres), éradiquer l’habitat indigne et insalubre, faire droit à la résolution des difficultés des sans abri, user, quand cela est nécessaire, de la réquisition des logements et locaux laissés vacants aux fins de rentabilité, tout doit participer d’une véritable politique du logement qui demande programmation, réalisation, évaluation et réelle volonté politique de ne pas laisser la question du logement se résoudre par la seule bénédiction de la loi du marché.
Les parlementaires du groupe CRC entendent bien, par leur participation active au débat en cours, faire valoir les moyens nécessaires pour répondre aux attentes populaires.

Nicole Borvo Cohen-Seat

Ancienne sénatrice de Paris et présidente du groupe CRC

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