Lettre ouverte à Gilles de Robien, nouveau ministre de l’Education nationale

Publié le 3 juin 2005 à 17:49 Mise à jour le 8 avril 2015

par Annie David

Monsieur le Ministre,

La politique de votre prédécesseur a fait l’objet de beaucoup d’insatisfaction, tant chez les professionnels de l’éducation nationale que chez les parents d’élèves et chez les jeunes.
La réponse du peuple français aux Référendum concernant le Traité constitutionnel sur l’Europe témoigne de cette colère contre les politiques nationales et internationales que les responsables politiques veulent imposer.

Ce NON est le prolongement des mouvements revendicatifs qui se sont exprimés, et le Mouvement des lycéens s’inscrit dans cette revendication d’être entendu et reconnu par les gouvernants, en particulier leur Ministre de l’Education Nationale.

Monsieur le Ministre, je vous demande un signe fort témoignant de votre volonté à entendre ces jeunes : l’abandon des poursuites à l’égard des personnes interpellées lors des différentes initiatives contre la loi Fillon et l’abandon de toutes les sanctions disciplinaires, administratives, voire pédagogique prises contre les lycéens en raison de leur participation au mouvement.

Il s’agit par cet acte, de rompre avec l’engrenage d’une politique policière et répressive au profit d’un nouveau dialogue avec les jeunes, qui ont porté par leur vote citoyen, doit-on le rappeler, le président Jacques Chirac aux responsabilités en 2002, déjà inquiets pour leur avenir, le devenir de la société française et de l’Europe de demain. Il s’agit aussi de reconnaître leur citoyenneté, leur volonté à prendre en main leur destin commun et leur envie d’une autre réforme pour une véritable école de la réussite de toutes et tous ! En reprenant le dialogue, vous entendrez leurs propositions allant dans ce sens.

En outre, je vous demande de revenir sur la loi « Fillon », adoptée en urgence, dont 2 articles ont été retirés par le conseil constitutionnel, démontrant s’il en était besoin, la nécessité de relancer le débat avec l’ensemble de la communauté éducative.

Les parlementaires communistes sont porteurs d’une proposition de loi pour l’école, proposition élaborée en partenariat avec celles et ceux qui partagent notre ambition d’une école publique et laïque pour la réussite de tous les élèves. Nous pourrons vous la présenter au cours des débats.
Je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, en ma parfaite considération.

Annie David

Ancienne sénatrice de l'Isère
Voir le site Contacter par E-mail Suivre sur Facebook Suivre sur Twitter

Ses autres interventions :

Sur le même sujet :

Education et recherche