Les quatre premiers mauvais coups de l’année 2006

Publié le 25 janvier 2006 à 17:41 Mise à jour le 8 avril 2015

L’année 2005 s’était achevée sur la poursuite et l’accélération de la dérive ultralibérale du gouvernement, avec, notamment, l’ouverture du capital d’EDF, une loi de finances qui exonère les plus hauts revenus par un bouclier fiscal, véritable "sécurité-privilège" tandis qu’elle taxe les intérêts perçus sur le plan d’épargne logement, le placement des plus modestes, une loi de financement de la sécurité sociale qui instaure un forfait scélérat de 18 euros sur les soins coûteux...

2006 devrait être malheureusement de la même veine avec, déjà, ce que je nomme les quatre premiers mauvais coups de l’année :

  • Le 2 janvier : naissance de la banque postale :
    La création de cette filiale alignée sur le droit commun des banques va accentuer une concurrence lourde de menace pour les petits épargnants, avec un transfert de fonds vers la spéculation.
  • Le 4 janvier : bradage des chantiers navals de l’Atlantique :
    Alstom a en effet annoncé la vente des Chantiers de l’Atlantique au groupe norvégien Aker Yards. Il s’agit d’une stratégie purement financière. Alors que l’entreprise a enregistré une hausse de 15 % de ses commandes par rapport à 2004 et qu’une reprise des commandes serait envisagée pour le second semestre 2006, voire 2007, Alstom poursuit sa stratégie de démantèlement qui aura très certainement des conséquences sur l’emploi local.
  • Le 11 janvier : deux arrêts de la Cour de Cassation libéralisent les règles du licenciement en autorisant les licenciements économiques destinés à anticiper une mise en péril de la compétitivité de l’entreprise, et ce sans que des difficultés économiques ne soient effectives à la date du licenciement !
  • Le 16 janvier : le Premier ministre a annoncé le contrat première embauche (CPE). Ce nouveau dispositif destiné aux jeunes de moins de 26 ans comporte lui aussi une période de précarité de deux ans. Il n’est pas conforme aux principes fondamentaux de la convention n° 158 de l’Organisation Internationale du Travail eu égard au délai déraisonnable de la période d’essai et aux motivations du licenciement.

Pendant ce temps, la Bourse de Paris connaît son meilleur début d’année depuis 1999. Le CAC 40 a gagné 3,39% en six séances.

Oui, l’année 2006 devrait être l’année de toutes les résistances !

Guy Fischer

Ancien sénateur du Rhône

Ses autres interventions :

Sur le même sujet :

Politique