Les parlementaires doivent user de leur droit de visite dans les prisons

Publié le 12 juillet 2007 à 15:50 Mise à jour le 8 avril 2015

Lettre à l’ensemble des sénatrices et sénateurs

Le Président de la République vient de renoncer à l’utilisation de la grâce, que j’ai, pour ma part, toujours contestée.

Mais cette annonce tardive intervient dans une situation explosive : au premier juin, il y avait près de 63 000 détenus dans les prisons françaises, soit environ 12 000 de plus que les places disponibles.

Cette surpopulation carcérale qui n’est pas nouvelle, loin s’en faut, comme l’avaient souligné en 2000 les rapports parlementaires, s’est considérablement aggravée en raison, notamment, des diverses lois répressives votées ces cinq dernières années. Et le projet de loi sur la récidive adopté au Sénat la semaine dernière aura pour conséquence de l’accroître encore.

Madame Rachida DATI, Garde des Sceaux, a annoncé deux projets de loi : l’un instaurant un contrôleur général des lieux de privation de liberté dans les semaines à venir, l’autre à l’automne réformant la politique pénitentiaire.

Tout le monde sait que notre pays ne respecte pas les règles pénitentiaires européennes et qu’il a été montré du doigt notamment par le Comité de prévention de la torture pour les mauvaises conditions de vie des détenus.

L’état catastrophique des prisons ne peut attendre. Il me semblerait utile que les parlementaires, qui ont déjà la possibilité de visiter les prisons, fassent valoir l’urgence qu’il y a à prendre des mesures d’aménagement de peine, afin d’apporter des améliorations concrètes tout de suite.

Nous avons, comme parlementaires, le devoir de témoigner de la situation. Aussi, je vous propose, comme je le ferai avec mes ami-es, d’user de votre droit de visite

Nicole Borvo Cohen-Seat

Ancienne sénatrice de Paris et présidente du groupe CRC

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