Les hôpitaux étranglés financièrement tirent la sonnette d’alarme

Publié le 23 mars 2005 à 17:01 Mise à jour le 8 avril 2015

par Guy Fischer

Avec une unanimité qui souligne bien l’ampleur du problèmes, la Fédération Hospitalière de France, la Fédération des établissements hospitaliers et d’assistance privés, la Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer, les Conférences de directeurs et de présidents de commission médicale d’établissement de centres hospitaliers et de centres hospitaliers universitaires en appellent au Comité d’alerte créé par la loi du 13 août 2004 portant réforme de l’assurance maladie.

S’ils tirent ainsi la sonnette d’alarme c’est que l’enveloppe dévolue pour 2005 aux hôpitaux leur accorde seulement 3,6 % de plus pour fonctionner, alors qu’une augmentation de 5% serait nécessaire pour le simple maintien des activités, le respect des différents plans de santé publique, le respect des engagements déjà pris ou les coûts incompressibles tels que le versement des salaires et les achats de médicaments. Ils demandent également une loi de financement de la sécurité sociale rectificative pour 2005. La situation est rendue plus complexe encore par le fait que le quart de ces budgets est désormais calculé par le biais de la tarification à l’activité.

Difficulté supplémentaire qui se pose avec acuité aux Hospices Civils de Lyon : les budgets qui auraient dû être notifiés par l’Agence régionale d’hospitalisation au 15 février, ne le seront que fin mai - début juin. De ce fait, on navigue à vue, au détriment des personnels avec un manque chronique de postes et au détriment, bien sûr, des patients.

Alors que l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris vient d’annoncer un plan de suppression de 1 820 postes d’agents non-soignants entre 2005 et 2009, l’on peut légitimement s’inquiéter quant à l’avenir des Hospices Civils de Lyon, ce que ne manquent pas de faire les syndicats du personnel qui ont demandé une rencontre avec Gérard Collomb, président du conseil d’administration.
Face à une telle situation, conséquence directe de la gestion purement comptable des dépenses de santé par le gouvernement, je soutiens les initiatives des responsables d’établissements et des syndicats des personnels.

J’en appelle également à une réflexion sur le projet de constitution européenne qui, il était adopté, ne manquerait pas de tirer vers le bas les systèmes de protection sociale européens.

Guy Fischer

Ancien sénateur du Rhône

Nicole Borvo Cohen-Seat

Ancienne sénatrice de Paris et présidente du groupe CRC

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