Les RMistes accusés d’irresponsabilité par le gouvernement

Publié le 16 mai 2003 à 00:00 Mise à jour le 8 avril 2015

par Roland Muzeau

La création d’un Revenu Minimum d’Activité est à l’ordre du jour en première lecture au Sénat. L’objectif annoncé est de « ramener sur le chemin de la responsabilité » les allocataires du R.M.I.!…

Ce projet se nourrit d’une vision idéologique plaçant d’emblée l’allocataire en position d’accusé, car soupçonné de se satisfaire de l’assistanat plutôt que de rechercher activement un emploi.

Un tel postulat est inacceptable, car il n’est fondé sur aucune analyse et étude. Aucun organisme, ni agence ministérielle n’a produit le moindre élément faisant démonstration d’un phénomène récurent en matière de refus d’emploi des bénéficiaires du R.M.I.

Par contre, les études ne manquent pas en ce qui concerne les conséquences dramatiques de la désindustrialisation, les délocalisations, la précarisation des emplois, mesures qui toutes ont concouru à l’aggravation du chômage et à la marginalisation de nombre de nos concitoyens.

Les élus Communistes et Républicains s’opposent fermement à ce projet de loi parce qu’il stigmatise injustement les populations en difficulté et qu’il n’apporte pas les réponses adaptées que revendiquent les associations compétentes.

Ils demanderont le report du texte afin que soit instauré une concertation qui n’a pas eu lieu à ce jour.

Roland Muzeau

Ancien sénateur des Hauts-de-Seine

Ses autres interventions :

Droit au logement opposable : explication de vote

Les sénateurs du groupe CRC se sont finalement abstenus lors du vote du projet de loi instituant un droit au logement opposable. Favorables à ce droit, bien avant la conversion subite du gouvernement, ils estiment que le texte voté est trop restrictif."Le processus d’opposabilité du droit au logement, a déploré Roland Muzeau, sera complexe, long et difficile à mettre en œuvre et ne sera pas le même partout. L’exemption dont bénéficieront certains territoires pèsera sur l’universalité du droit et l’égalité des demandeurs de logement devant la loi." Les sénateurs communistes se félicitent néanmoins de ce premier pas, accompli grâce à une mobilisation de terrain, et espèrent que le droit au logement prendra rapidement "un tour plus concret et plus ambitieux".

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