Le plan Borloo encore plus antisocial après son passage en commission mixte paritaire

Publié le 16 décembre 2004 à 17:46 Mise à jour le 8 avril 2015

par Roland Muzeau

Le texte élaboré par la commission mixte paritaire sur le projet de loi de programmation pour la cohésion sociale, s’est révélé être encore plus antisocial et libéral que le texte issu des débats au sénat en première lecture.

Il valide de nouvelles dispositions prises à l’Assemblée Nationale telles que l’établissement de périodes de nuit dérogatoires, la fin de la prise en compte du temps de trajet professionnel dans le temps de travail ou encore l’annulation de la possibilité de réintégrer une entreprise pour les salariés victimes d’un licenciement abusif.

Dans le cadre de la procédure de débat restreint et non transparent de la CMP, le groupe CRC du Sénat n’a pas eu son mot à dire sur ces nouvelles dispositions dont le contenu est d’une telle gravité pour le droit du travail et des salariés qu’ils mériteraient un long débat : rappelons que la procédure d’urgence appliquée à ce texte, limite l’examen du texte pour chaque assemblée à une lecture avant l’examen en catimini par la CMP.

C’est pourquoi nous avons tenté de déposer des amendements de suppression de ces nouvelles mesures mais à ce stade de la « navette » parlementaire la procédure est telle que pour être valables, ils doivent au préalable avoir été acceptés par le gouvernement… Ce qu’il n’a évidemment pas fait.

Roland Muzeau

Ancien sénateur des Hauts-de-Seine

Ses autres interventions :

Droit au logement opposable : explication de vote

Les sénateurs du groupe CRC se sont finalement abstenus lors du vote du projet de loi instituant un droit au logement opposable. Favorables à ce droit, bien avant la conversion subite du gouvernement, ils estiment que le texte voté est trop restrictif."Le processus d’opposabilité du droit au logement, a déploré Roland Muzeau, sera complexe, long et difficile à mettre en œuvre et ne sera pas le même partout. L’exemption dont bénéficieront certains territoires pèsera sur l’universalité du droit et l’égalité des demandeurs de logement devant la loi." Les sénateurs communistes se félicitent néanmoins de ce premier pas, accompli grâce à une mobilisation de terrain, et espèrent que le droit au logement prendra rapidement "un tour plus concret et plus ambitieux".

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