Le peuple français a dit NON

Publié le 30 mai 2005 à 18:03 Mise à jour le 8 avril 2015

Après un débat sans précédent, une participation exceptionnelle et une majorité indiscutable, le peuple de France a rejeté l’ultralibéralisme porté par le projet de traité constitutionnel de M. Giscard d’Estaing et ses amis au pouvoir.

J’en suis fier et heureux ; j’ai conscience que ce matin, le monde n’est plus le même ; nous sommes à un tournant et des transformations importantes doivent survenir, vite et en profondeur.

Un grand espoir est né qui est dû avant tout à une grande mobilisation populaire qui a su déjouer les pièges de la propagande officielle, à toutes celles et tous ceux qui ont décidé de reprendre en mains leurs affaires et les affaires de leur pays.

Oui, bien sûr, le sens de ce vote est clair ; il déclenche une crise majeure des institutions politiques et c’est bien. Car si le choix avait été soumis au Parlement, le projet de constitution aurait été adopté à 90%. Le peuple l’a rejeté à 55 %... nos représentants ne représentent plus qu’eux-mêmes !

Les Français ont dit NON à une Europe ultralibérale et, en même temps, NON aux partis au pouvoir qui ont déjà largement commencé à appliquer cette politique avec les résultats que l’on sait : chômage qui augmente, délocalisations d’entreprises, privatisation du service public... ils ont décidé de mettre un coup de frein à la déferlante libérale qui ravage l’Europe et le monde depuis vingt ans.
Je crois qu’ils ont aussi donné un signal à ceux qui, à gauche, n’ont pas su entendre leurs aspirations et affronter les puissances d’argent et les dogmes ultralibéraux.

D’ores et déjà, une chose est sure : les Français n’accepteront pas que le gouvernement fasse comme s’il ne s’était rien passé. Ils attendent des changements concrets dans leur vie quotidienne.
Ils attendent que le gouvernement se soumette au choix de la souveraineté populaire : exiger un autre traité, l’abandon des projets de casse sociale lors du conseil européen de mi-juin, de toutes les mesures de privatisation et de libéralisation au programme européen. Le Président de la République ne semble pas vouloir se soumettre : il lui faudra se démettre !

Les Françaises et les Français peuvent compter sur les communistes pour poursuivre cette dynamique de rassemblement avec toutes les forces de gauche qui doivent amplifier leur mobilisation pour devenir une force de construction d’une autre Europe et d’une véritable alternative à gauche dans notre pays.

Guy Fischer

Ancien sénateur du Rhône

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