Je suis pour ma part intervenue auprès du Comité national pour les réfugiés (CONARE) pour lui demander de l’accueillir, au nom de la conception qui m’a fait m’opposer en France à son extradition vers l’Italie.
Je défends le principe de prescription qui veut qu’en toute matière le temps efface les peines encourues, comme il change les hommes et les femmes eux-mêmes. Je note d’ailleurs que les peines prononcées à l’encontre des brigadistes italiens étaient si lourdes, si « exceptionnelles », qu’elles ne sont plus en vigueur en Italie et ne valent plus que pour eux. Je déplore que l’Italie refuse de se pencher d’une manière apaisée sur une période sombre de son histoire.
Je défends aussi l’idée de réconciliation qui veut qu’en politique - hormis les crimes contre l’humanité - les crimes puissent être dépassés, que peut se reconstruire la communauté des hommes.
Condamné par contumace, Cesare Battisti a toujours clamé son innocence. Or, s’il devait être extradé vers l’Italie, la loi de la péninsule lui refusera un nouveau procès en sa présence.
Je souhaite donc que la Cour Suprême du Brésil remette en cause la décision du CONARE et que Cesare Battisti soit accueilli au Brésil.