L’exécution budgétaire 2004 est finalement marquée par une amélioration de la situation du budget de l’Etat puisque le déficit constaté serait inférieur à 44 milliards d’euros, c’est-à-dire moins que le déficit prévu tant dans le collectif budgétaire de décembre dernier que dans la loi de finances initiale pour 2005.
Plusieurs raisons expliquent cette subite amélioration des comptes publics : le report de plus d’un milliard et demi d’euros de dépenses sur 2005 en constitue une première.
Mais c’est surtout l’accroissement des rentrées fiscales qui est à l’origine de l’amélioration du solde budgétaire.
Plus de produit de l’impôt sur le revenu, plus de produit de l’impôt sur les sociétés, plus de recettes de TVA sont à la base de l’amélioration globale de ce solde.
Cela provient notamment de l’amélioration de la rentabilité et des résultats des entreprises (les salariés soumis à la diète en matière d’augmentation de salaires en savent quelque chose), de la hausse du prix du baril de pétrole (qui a bonifié les recettes de TVA) mais aussi de la progression de certains revenus, notamment fonciers et financiers, c’est-à-dire des plus riches.
Nous ne pouvons par ailleurs que souligner à quel point cette amélioration du solde budgétaire s’inscrit dans une totale soumission aux marchés financiers, aux critères de convergence européens, notamment dans la politique forcenée de réduction de la dépense publique à l’œuvre depuis 2002.
Comment concevoir une amélioration durable du solde budgétaire avec la persistance d’un chômage élevé, le développement de la précarité et l’absence de réponses aux besoins collectifs en matière de santé, de solidarité, d’éducation ou de formation ?
Cette amélioration du solde budgétaire n’est donc qu’un dangereux trompe l’œil qui laisse entière la question de l’action publique pour résoudre les problèmes et les difficultés vécus au quotidien par nos compatriotes.