La guerre des classes au Sénat

Publié le 10 décembre 2008 à 12:07 Mise à jour le 8 avril 2015

La droite et le centre se sont livrés depuis deux jours au Sénat à une surenchère écoeurante pour soulager les plus riches sur le dos des revenus des plus modestes.

D’abord ils ont essayé avec l’amendement Marini d’accorder un cadeau fiscal de 10 700 euros aux actionnaires pour compenser leurs pertes en bourses. Puis une partie de la droite sénatoriale a carrément tenté de supprimer l’Impôt de solidarité sur la fortune, à l’initiative d’un amendement de Jean Arthuis, soutenu par l’ensemble des sénateurs centristes et une partie des sénateurs UMP, Philippe Marini en tête.

N’étant pas parvenu à faire adopter ces cadeaux pour les plus riches, les mêmes se sont retournés ensuite contre les ménages aux revenus modestes. Un autre amendement Marini, adopté grâce aux sénateurs UMP et centristes a ainsi supprimé la demi-part fiscale dont bénéficient aujourd’hui les parents isolés au titre de leurs enfants majeurs. Cette agression répugnante a reçu le soutien du gouvernement : après le plan de relance des profits, voilà le plan de relance de la revanche sociale.
Cet amendement est en effet une attaque indigne contre les 4,3 millions de ménages concernés. Souvent en détresse familiale et sociale, ces ménages vont perdre un avantage moyen de 400 euros par an. Les mères célibataires seront les premières victimes de cette attaque qui est ainsi à la fois anti-sociale et anti-féministe. Ce sont aussi elles en effet qui accumulent contrats précaires et temps partiels contraints.

La droite et le centre se livrent ainsi au Sénat une véritable guerre des classes en pleine crise économique et sociale. Face à cet acharnement contre les salariés et leurs familles, j’en appelle aux parlementaires, et notamment aux députés, qui adopteront la version finale du budget en Commission Mixte Paritaire pour qu’ils écartent cet amendement scélérat.

Jean-Luc Mélenchon

Ancien sénateur de l'Essonne

Ses autres interventions :

A Strasbourg, on assiste désormais à des atteintes inadmissibles à la liberté d’expression

Lors de la séance des questions d’actualité, Jean-Luc Mélenchon a vivement interpellé le gouvernement à propos du dispositif militaire et policier déployé à Strasbourg à l’occasion du soixantième anniversaire de l’OTAN. « Il est temps, a-t-il souligné, de rappeler aux militaires américains et aux responsables de la sécurité du président des Etats-Unis que Strasbourg n’est pas Bagdad. Les mesures de sécurité inouïes qu’ils ont imposées à la France, selon leurs détestables habitudes en la matière, et que vous avez eu la faiblesse d’accepter, conduisent à d’inacceptables abus et à une multiplication intolérable de graves atteintes aux libertés publiques et démocratiques. Comment le gouvernement peut-il justifier le blocus de la ville de Strasbourg qui s’organise ? Comment justifier la démesure des atteintes à la liberté de circuler imposées à la ville et à ses habitants ? » Au cours de la même intervention, le sénateur de l’Essonne a également rappelé que le groupe CRC-SPG avait « exprimé à maintes reprises son opposition à l’OTAN et au retour de la France dans le commandement intégré qui l’entraîne dans une dérive belliciste atlantiste contraire à l’intérêt national et européen ».

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