Plus de cent vingt personnes étaient présentes ce lundi 11 avril 2011 à Echirolles, au débat co-organisé par Annie David, Sénatrice de l’Isère et Guy Fischer, Vice-président du Sénat, afin d’échanger sur cet enjeu de société qu’est la « perte d’autonomie » avec l’ensemble des partenaires concernés, tant les personnes âgées que les personnes handicapées.
Annie David, sénatrice de l’Isère, a ouvert la discussion en insistant sur l’importance de faire émerger d’autres propositions, construites en commun avec les actrices et acteurs de ce secteur. Elle a insisté : « Face aux pistes proposées par le gouvernement suite à l’ouverture de son chantier « dépendance et son financement », nous nous devons d’être force de propositions lors du prochain débat parlementaire ».
Elle a ensuite présenté les différents intervenants.
Chacun à leur tour, Jean Giard, Président fondateur de l’association ALERTES, Annie Gratier, membre du Conseil d’Administration de l’ODPHI, Gisèle Perez, Vice-présidente du conseil général en charge de la solidarité avec les personnes âgées et les personnes handicapées et de la santé, ont exposé, à travers leur champs de compétences respectifs, les réalités quotidiennes auxquelles elles et ils sont confrontés et leurs propositions. Guy Fischer, Vice-président du Sénat a ensuite présenté la position du groupe communiste, républicain et citoyen et des sénateurs du parti de gauche, expliquant qu’avec son groupe il préférait parler de « perte d’autonomie », et non pas de « dépendance », « terme qui stigmatise injustement les personnes âgées ou handicapées comme étant une charge pour leur famille ». Il a ensuite fait part de quelques propositions en matière de financement, telle la création d’une contribution supplémentaire portant sur les revenus financiers des entreprises, des banques et des assurances, ainsi que sur les ménages les plus riches, la suppression de la CSG, couplée à une réforme des tranches de l’impôt sur le revenu, …
Lors des échanges avec le public, composé en grande partie par des professionnels, des syndicats, des partis politiques et un grand nombre de membres d’associations, un consensus s’est dégagé sur le champ que doit couvrir la « perte d’autonomie ». Contrairement à la posture adoptée par le gouvernement, toutes et tous ont convenu qu’il fallait apporter une réponse personnalisée aux besoins engendrés par la perte d’autonomie, qu’elle provienne de l’âge, du handicap, de la maladie ou de l’invalidité, et ce, sans barrière d’âge, pour une réponse solidaire et nationale.
De même, chacune et chacun a réaffirmé son opposition à un financement de la perte d’autonomie via les compagnies d’assurances et les banques, la création d’une seconde journée de la solidarité ou encore l’assujettissement des pensions à la CSG. Au contraire, elles et ils ont préconisé une prise en charge à travers la sécurité sociale. Plusieurs pistes de financements ont été proposées pour générer des recettes nouvelles : taxe sur les jeux, sur les capitaux,….
Il a encore été question du reste à charge pour les familles, de l’aide aux aidants, de la promotion de la prévention, de la dynamisation de la filière des aides à domiciles, du désengagement de l’Etat, des modifications dans l’attribution des allocations… réflexions qui posent la question de la société que nous voulons construire tout en affirmant vouloir garantir aux personnes dépendantes leurs droits.
Aussi, l’organisation d’une résistance, dans la durée, contre les orientations libérales des propositions avancées par le gouvernement a clôturé cette soirée sur ces trois axes de travail pour les mois à venir :
1 : informer
2 : rassembler
3 : agir.
Cette réunion publique, par ses échanges fructueux, a atteint son but d’être force de propositions lorsque le gouvernement soumettra son projet de loi au Parlement, propositions qui continueront d’être enrichies par l’ensemble des débats que le groupe "Communiste, Républicain, Citoyen et des Sénateurs du Parti de Gauche", organisera dans toute la France, avec l’ensemble des partenaires concernés.