Dans un contexte déjà tendu par une sous-dotation chronique en crédits et l’oubli des promesses faites par le gouvernement après la canicule de 2003, une circulaire budgétaire vient de fixer de nouvelles règles d’attribution des crédits aux établissements pour personnes âgées dépendantes. Ce texte crée une norme de financement censée permettre à chaque établissement de fixer un budget "soins" pris en charge par l’Assurance maladie.
Mais en pratique, c’est bien de diminuer les moyens des établissements dont il est question. Les conséquences ne vont pas manquer de se faire sentir et les directeurs n’auront pas le choix : soit restreindre les soins, soit licencier du personnel, soit augmenter les tarifs d’hébergement, ce qui pèsera encore plus lourd sur les malades et leurs familles.
Près de 500 établissements, en majorité du secteur public, sont concernés et une économie de 8 millions d’euros d’économies est attendue dès cette année !
Dans le même temps, l’État entend faire main-basse sur une partie des crédits de la CNSA, alimentée par la suppression d’un jour férié, censée être destinée au financement des maisons de retraite : Plus de 500 millions d’euros sont restés inutilisés en 2008 !
Pis encore, le projet de loi "Hôpital, Patients, Santé, Territoires" qui vient en discussion devant le Sénat le 11 mai prochain comporte, dans son volet médico-social, la volonté de soumettre y compris les EHPAD aux diktats financiers des tout-puissants directeurs des Agences régionales de Santé. Quid de la réponse aux besoins et de l’insuffisance de l’offre d’hébergement lorsque l’appel à projets deviendra la règle pour soumettre au privé le secteur de l’hébergement et de l’accompagnement des personnes âgées et handicapées ?
Je viens de faire part de mon étonnement et de ma colère à Valérie Létard, secrétaire d’État à la solidarité qui, dans un discours du 31 mars dernier, prétend que cette circulaire vise à lutter contre les inégalités ! J’assure une nouvelle fois les directeurs d’établissements et les associations du secteur médico-social de mon entier soutien, particulièrement lors de la discussion du projet de loi "HPST" au Sénat.