L’hyper-présidence confirmée

Publié le 27 mai 2008 à 17:50 Mise à jour le 8 avril 2015

Le débat qui se déroule à l’Assemblée nationale confirme les craintes des partisans sincères d’un régime parlementaire renforcé et modernisé : rejet de la proportionnelle et de la réforme du Sénat, droit de vote des étrangers exclu, cumul des mandats maintenu, discours du Président devant le parlement, selon son bon vouloir, voté, et débat législatif pluraliste et transparent mis en cause.

La logique de cette révision volontairement masquée, apparaît clairement : c’est le renforcement du pouvoir exécutif incarné par le seul chef de l’Etat, qui assure sa domination sur un parlement condamné à être une chambre d’enregistrement, avec un pouvoir de contrôle, bien limité.

Nicolas Sarkozy a ce matin même, sur les ondes, fait étalage de sa conception du pouvoir. Sur chaque sujet, il promet souvent, il décide parfois, il impose toujours. Ni le parlement, ni le Premier Ministre et surtout, ni le peuple, ne le feront changer d’avis.
L’audiovisuel public ? Après avoir annoncé la suppression de la publicité et donc des recettes, il annonce le statu quo en matière de redevance. La commission Copé, qu’il a lui-même constitué est devant un fait accompli d’une rare gravité : la mort annoncé de l’audiovisuel public.

Pour empêcher cette personnalisation dangereuse du pouvoir, il n’existe pas quatre chemins : il faut voter contre la révision constitutionnelle.

Nicole Borvo Cohen-Seat

Ancienne sénatrice de Paris et présidente du groupe CRC

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