Las de gérer la pénurie, de supporter des conditions de travail d’un autre âge, de voir mis en danger leurs patients, les personnels hospitaliers publics, à l’initiative de la CGT et de Sud Santé et soutenus par certains syndicats de médecins, manifestent aujourd’hui à Paris pour la défense du service public hospitalier.
L’hôpital prévient de son asphyxie depuis des mois, sans susciter la moindre réaction du gouvernement. C’est une crise historique de l’hôpital public que l’on sacrifie.
Aujourd’hui, le déficit cumulé de l’hôpital public devrait dépasser 1,2 milliards d’euros et l’on estime à 500 millions d’euros les reports de charges de 2004 sur 2005. Par ailleurs, la montée en charge de la T2A, c’est-à-dire la tarification à l’activité, ne va qu’accentuer la crise profonde que vit l’hôpital public. La faiblesse des moyens qui lui sont attribués, devenu indécents, sert de justification aux réformes inégalitaires, dangereuses pour la santé publique. L’on sait déjà que le forfait hospitalier subira une nouvelle augmentation d’un euro (de 14 actuellement à 15 au 1er janvier 2006), que les fermetures de services comme les blocs opératoires préfigurent sans doute de nouvelles fermetures d’établissements.
Cependant, le gouvernement propose une enveloppe budgétaire sciemment en deçà des besoins (+3,44%) alors que la Fédération Hospitalière de France estime le minimum acceptable à + 4,32%. Quant à la CNAMTS, dans son rapport au parlement, elle pointe avec un incroyable mépris une "forte dérive des dépenses hospitalières" et préconise l’extension de la maîtrise médicalisée des dépenses à l’hôpital !
Le principe même de l’universalité du service public se trouve une fois encore gravement mis à mal, puisque les profondes inégalités sociales sont aujourd’hui aggravées d’inégalités géographiques et urbaines.
C’est pourquoi je soutiens sans réserve le mouvement des hospitaliers, et je défendrai au Sénat un autre budget pour l’hôpital et pour la protection sociale dans le cadre de la discussion du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2006.