L’hommage à Jean-Paul II ne doit pas se faire au détriment du principe de laïcité

La télévision du service public qui, par son statut, devrait être porteuse de ces valeurs de laïcité, comme des autres valeurs républicaines, a perdu toute mesure dans la retransmission de l'évènement.

Publié le 5 avril 2005 à 17:24 Mise à jour le 8 avril 2015

par Nicole Borvo Cohen-Seat

Les sénateurs du groupe communiste républicain et citoyen sont aux côtés des catholiques du monde entier qui sont affligés par le décès de Jean-Paul II, pape qui aura marqué plus d’un quart de siècle l’histoire du monde.

Ils tiennent cependant à s’étonner de la mise en cause du principe de laïcité par le déferlement de mesures qui mêlent responsabilités d’Etat et célébrations confessionnelles.
La télévision du service public qui, par son statut, devrait être porteuse de ces valeurs de laïcité, comme des autres valeurs républicaines, a perdu toute mesure dans la retransmission de l’évènement.

Alors que la France célèbre le 100ème anniversaire de la loi de 1905 sur la laïcité, alors que l’an dernier une loi qui a suscité débat interdisait le port d’insigne religieux à l’école, la mise en berne du drapeau national sur les édifices publics, la convocation des préfets aux cérémonies d’hommage, la décision de mise en congé des personnels municipaux durant les obsèques vendredi, apparaissent particulièrement excessives et déplacées.

Cet évènement justifiait d’évidence une commémoration de haut niveau. Mais la dérive à laquelle nous assistons doit être rapidement corrigée, car la France, jusqu’à preuve du contraire, ne reconnaît pas une religion d’Etat.

Nicole Borvo Cohen-Seat

Ancienne sénatrice de Paris et présidente du groupe CRC

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