L’UMP veut faire main basse sur le STIF : un mauvais coup porté à la démocratie et aux transports en Ile-de-France.

Publié le 17 décembre 2005 à 10:40 Mise à jour le 8 avril 2015

Alors qu’enfin un accord était en voie de formalisation entre la Région Ile-de-France et le Gouvernement sur les modalités financières de décentralisation du Syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF) , les députés de la majorité, dans la nuit du 13 décembre, ont adopté en catimini un amendement présenté par le bras droit de Nicolas Sarkozy, le député des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjan.

Celui-ci impose à la majorité des deux tiers le seuil de décision pour les décisions du STIF. En pratique, cela bloquera tout développement sérieux de l’offre de transport, toute politique tarifaire sociale devenant impossible à mettre en œuvre sans l’aval du président du conseil général des Hauts-de-Seine, par ailleurs président de l’UMP, parti dont on connaît la volonté de casser les services publics.

Comme si cela ne suffisait pas, l’UMP a également décidé de régler ses comptes avec le STIF sur le dossier de la liaison Charles de Gaulle Express en le désaisissant de ce dossier au profit de l’Etat qui pourra ainsi définir par décret « les modalités de désignation des exploitants, les conditions de financement, de réalisation et d’exploitation de la liaison Paris- CDG express ainsi que les règles tarifaires propres à celle-ci . »

A l’opposé de cette mascarade et de ces enjeux de pouvoirs, le transfert du STIF à la Région et aux départements d’Ile-de-France doit être une opportunité historique pour une nouvelle ère de développement des transports publics dans notre région, et notamment notre département de Seine-et-Marne, le plus vaste et le moins bien doté de la région dans ce domaine.

Suppléant de la commission mixte paritaire qui se réunira mardi 22 décembre, Michel Billout souhaite que ces deux amendements soient rejetés pour que la Région prenne effectivement la responsabilité des transports publics et permette ainsi aux 12 millions de franciliens de bénéficier, dans les meilleurs délais, d’un service de qualité correspondant à leurs besoins.

Les élection régionales ont installé une nouvelle majorité de gauche avec un programme de développement des transports, avec des engagements pour le département de Seine-et-Marne, notamment sur la modernisation de la ligne Paris-Provins, qui impliquent la prise en charge du STIF : l’adoption de ces amendements représente un déni de démocratie inadmissible et inacceptable !

Michel Billout

Ancien sénateur de Seine-et-Marne
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