A la veille de la journée internationale de mobilisation contre la guerre en Irak, et après leur rencontre avec un représentant du mouvement pour la paix des Etats-Unis, nous, Sénateurs de la République française, amis du peuple américain, tenons à exprimer à nos collègues Sénateurs américains nos plus vives inquiétudes devant la volonté du gouvernement du président G.W. Bush de mener une guerre préventive contre l’Irak.
Nous sommes aux côtés de tous ceux qui se rassemblent en France, en Europe, dans le monde entier, et notamment aux Etats-Unis, pour s’opposer à une intervention militaire unilatérale. Nous soutenons la position des gouvernements français, allemand, belge, russes et chinois, car nous pensons qu’une solution politique et démocratique doit s’imposer, que tout doit être entrepris pour que le désarmement de l’Irak se fasse par la voie diplomatique, en poursuivant et en renforçant le processus d’inspection engagé par l’ONU. Le président Georges Bush avait lui-même reconnu, à la suite de la première guerre en Irak, que le travail des inspecteurs avait permis de détruire beaucoup plus d’armements que les bombardements américains.
Il faut lutter contre la féroce dictature de Saddam Hussein qui s’est exercée d’abord contre son peuple, puis contre ses voisins. Mais ce n’est pas une invasion étrangère qui établira la démocratie et le respect des droits de l’Homme en Irak. Bien au contraire, une telle invasion risque de détruire la fragile unité de ce pays et de dresser tous les peuples de l’Orient et au-delà, ceux du tiers monde, contre ce qui sera perçu comme une agression impérialiste.
Une décision aussi grave que la guerre ne peut être prise par une seule nation, aussi grande et puissante soit-elle, et doit faire l’objet d’un vote des Nations Unies.
Nous demandons à nos collègues américains d’intervenir auprès du gouvernement des Etats-Unis pour l’abandon de ses projets de guerre en Irak et pour le respect des principes et de la Charte des Nations-Unies qui requiert la coopération multilatérale et qui bannit l’usage de la force dans les relations internationales.
Nous serions très heureux de pouvoir les rencontrer afin de dialoguer avec eux.
