1)Que pensez-vous de l’Initiative de Genève dans le cadre d’un règlement du conflit israélo-palestinien ?
Je pense qu’il s’agit là d’une initiative très intéressante en ce qu’elle remet au centre du débat la possibilité d’une solution politique négociable pour sortir du conflit israélo-palestinien.
C’est un formidable espoir sur lequel il convient de s’appuyer.
C’est aussi un signal fort qui montre que, face à l’escalade et à la surenchère de violences, il existe une réelle alternative à cette crise.
Des forces de paix existent du côté palestinien comme du côté israélien. Il faut entendre les voix pacifistes, progressistes, de gauche, et considérer toutes ces mains tendues, ces appels communs au dialogue. C’est notre devoir politique.
2)Comment amener les dirigeants israéliens et palestiniens à négocier et quels peuvent être les rôles de l’Europe, des Etats-Unis et de l’ONU au sein de cette négociation ?
Il y a un choix politique à faire entre la confrontation et la négociation. C’est bien sûr vers cette seconde option - seule issue politique viable - qu’il convient d’aller.
La responsabilité de la communauté internationale est engagée pour enrayer l’explosion de violences et reprendre le dialogue sur la base des résolutions de l’ONU dans lequel la France et l’Europe ont un rôle essentiel à jouer. Chaque Etat de l’Europe doit s’impliquer de manière à ne pas laisser Israël et l’Autorité palestinienne seuls face-à-face dans le contexte que l’on connaît.
De même qu’il ne faut plus laisser seuls les Etats-Unis qui apportent un soutien à la politique suicidaire pour les deux peuples que mène le gouvernement israélien. Il faut que la France et l’Europe se fassent entendre des Etats-Unis et de l’ensemble des membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies.
Des propositions ont déjà été avancées comme l’envoi d’une force internationale servant, à la fois, de protection des populations civiles et au maintien d’un cessez-le-feu. Malgré l’opposition des Etats-Unis et d’Israël, la France et l’Europe doivent persister dans cette voie pour créer les conditions du déploiement de cette force d’interposition.
Dans le cadre de cette négociation, dont l’objectif est de trouver une solution politique pour une paix juste et durable dans cette partie du monde, il convient de réunir une conférence internationale, sous l’égide de l’ONU, comprenant les deux parties, les pays arabes concernés ainsi que le Quartet - Nations Unies, Etats-Unis, Europe et Russie - afin de réactiver le processus de paix et définir les réponses aux questions les plus complexes comme notamment : le sort des réfugiés, des colonies, des frontières, la gestion des ressources en eau et bien sûr la sécurité.