Annoncé à plusieurs reprise à grands renforts médiatiques, présenté comme le troisième chantier du programme du Président de la République, on attendait enfin une grande loi.
Un loi fondatrice d’une nouvelle ère pour les personnes en situation de handicap dans notre pays.
Cette loi devait renforcer l’accès aux droits fondamentaux pour chacun quel que soit son âge, et son handicap et ouvrir ainsi le droit à une citoyenneté plein et entière.
Force est de constater qu’avec le projet de loi présenté en conseil des ministres ce matin « il y a loin de la coupe aux lèvres ».
La grande promesse de Jacques Chirac et du Gouvernement de Jean-Pierre Raffarin débouche sur une nouvelle loi à minima, un simple toilettage se limitant à aménager les dispositifs existants et apportant ponctuellement certaines améliorations.
La déception va être grande pour tous ceux, personnes handicapées, les familles, les professionnels du secteur qui attendaient des mesures à la hauteur de leurs espérances légitimes, celles d’une vie digne de notre temps.
Ce texte de loi décevant marque le peu de considération exprimée en direction du monde du handicap.
Que dire d’une loi dans laquelle chaque proposition ou mesure nouvelle renvoie le contenu effectif à des décrets d’application, des mesures réglementaires ultérieurs.
Une loi dont le dispositif budgétaire est suspendu à d’autres textes soumis eux-mêmes aux conclusions du rapport « Briet-Jamet » qui ne seront rendues qu’en avril prochain !!!
Peut-on parler sérieusement de libre choix de mode de vie avec l’ouverture d’un droit à compensation qui verra son nombre de bénéficiaires limité car soumis aux conditions d’âge, de ressources et de taux d’incapacité ?
Peut-on parler de libre choix de mode vie quand aucune revalorisation n’est apportée à l’AAH, maintenue à 50% du SMIC ?
Du droit annoncé on est passé à l’assistance.
Ce projet de loi, au delà des quelques bonnes intentions a le défaut de produire l’illusion car il lui manque l’essentiel : son ambition budgétaire avec 850 millions d’euros annoncés, on est loin du compte : ramené à la population handicapée, par personne cela fait : 15 euros par mois !!!
Définitivement, en l’état, ce texte n’est pas à la hauteur des attentes et des contribution des associations au sein du Conseil National Consultatif des personnes Handicapées le Gouvernement ne peut en rester là !