En cette journée de grève nationale des professionnels du spectacle, je tiens à apporter à tous les artistes, comédiens, techniciens, musiciens etc. qui font vivre la culture française, mon entier soutien.
J’estime, en effet, que le combat qu’ils mènent contre la remise en cause globale de leur régime spécifique d’indemnisation chômage, telle que prônée par le gouvernement et le Medef, est juste et justifié.
Alors que le statut de l’intermittent - principale source de financement du spectacle et de l’audiovisuel français - pallie aujourd’hui le manque de deniers publics, les partisans de la réforme du système souhaitent assimiler ces « intermittents » aux « intérimaires » dont le statut est beaucoup moins avantageux.
En effet, il leur faudrait alors justifier de 606 heures de travail dans l’année, au lieu de 507 heures actuellement, pour pouvoir bénéficier de l’allocation-chômage dont la durée serait ramenée de 12 mois à 4 mois.
Un tel choix ne pourrait que renforcer la précarité et la flexibilité déjà très présentes dans cette profession et entraîner, à terme, la disparition de la moitié des compagnies artistiques.
On le voit, quand l’art et la culture sont - comme en l’espèce - appréhendés uniquement sous un angle comptable, le pire est à craindre quant à la place et à l’avenir du système culturel français.
Il est donc urgent de mener une réflexion d’ensemble sur les métiers du spectacle et de réfléchir plus particulièrement à la place et le rôle de l’État en ce qui concerne notamment le soutien à la création artistique.
