Avec les franchises médicales, dont le plafond pourrait être fixé à 50 euros par an et par patient, le Président SARKOZY entend mettre une nouvelle fois à contribution les malades. "Qui ne peut pas payer 4 euros par mois ?" disait récemment Mme Roselyne Bachelot, traduisant bien l’arrogance de ce gouvernement.
C’est une manière d’introduire une modification sans précédente dans la tradition française qui se fonde sur la solidarité nationale entre malades et bien-portants.
Les franchises, c’est punir les gens qui sont malades.
Et le fait que Sarkozy prétende affecter le rendement attendu, environ 800 millions d’euros, à son grand plan de lutte contre la maladie d’Alzheimer cache mal la supercherie et le choix idéologique dont il s’agit.
Supercherie car les personnes les plus affectées par la maladie - dont les malades d’Alzheimer - seront taxées elles aussi à chaque acte médical que nécessite leur état de santé.
Choix idéologique, car le président de la République a fait voter par le Parlement en juillet un train de mesures fiscales de 14 milliards de cadeaux au patronat sous forme de nouveaux allégements de charges, et aux ménages les plus fortunés ; le déficit de la Sécurité sociale n’est donc qu’un prétexte utilisé depuis plusieurs années pour faire payer les assurés.
Enfin et surtout, cette mesure scélérate s’inscrit dans un objectif d’ensemble qui vise à l’abandon progressif de notre système d’assurance maladie solidaire pour adopter une logique d’assurance individuelle privée.
Contre les franchises, et pour défendre la "Sécu", acquis de la Résistance, je soutiens sans réserve les partis, syndicats, collectifs qui organisent le samedi 29 septembre prochain des rassemblements dans toute la France. Je serai leur porte-parole au sénat lors de la discussion d’un projet de loi de financement de la sécurité sociale qui consacre l’avènement d’une protection sociale à deux vitesses.