Les objectifs d’expulsions et l’autoritarisme du ministre Hortefeux sont indignes de la France. Sous la pression du Président de la République, Brice Hortefeux, Ministre de l’immigration, de l’identité nationale, de l’intégration et du codéveloppement, vient de passer un nouveau cap autoritaire.
A la veille de l’examen par le Parlement de son projet de loi « relatif à la maîtrise de l’immigration, à l’intégration et à l’asile », il a convoqué une vingtaine de préfets -parmi lesquels celui de la Seine-Saint-Denis- au motif qu’ils accusent un retard concernant l’objectif cher à Nicolas Sarkozy mais qui ne figure dans aucune loi : expulser de notre territoire, d’ici la fin de l’année, 25 000 hommes, femmes et enfants sans-papiers.
Un tel acharnement et une telle comptabilité font froid dans le dos. Ils rappellent les heures les plus sombres de l’histoire de France.
Cette chasse à l’homme s’accompagne d’une répression inacceptable : poursuites contre des élus qui parrainent des personnes sans papiers ou qui ont organisé des référendums locaux pour le droit de vote des étrangers, mise en garde à vue de travailleurs sociaux, condamnations d’élus et de citoyens qui s’interposent lors d’arrestations et d’expulsions, contrôles d’identité dans des locaux d’associations humanitaires. Dans les rangs même de la Police nationale des syndicats s’indignent.
En effet, le ministre Hortefeux ne leur demande pas de traquer des malfrats ou des criminels, mais des travailleurs et des parents.
Pour le député UMP, M. MARIANI, rapporteur du projet de loi relatif à la maîtrise de l’immigration, cela ne suffit pas. Il a fait adopter, hier, en commission des lois un amendement imposant un test ADN pour les candidats au regroupement familial !
En mettant en œuvre les thématiques sécuritaire et de l’immigration du candidat Sarkozy, le gouvernement ne répond pas seulement à des promesses électoralistes, il dessine un projet de société qui défait les fondements de solidarité et de justice de la France. Une France de la loi de l’argent et du plus fort, une France douce pour les plus riches, dure pour les plus pauvres et les couches populaires. Cette traque contre les personnes immigrées les plus vulnérables doit cesser de toute urgence.
Toutes celles et ceux qui résistent à cette chasse à l’homme font honneur à la France et peuvent compter sur les sénatrices et sénateurs du groupe communiste, républicain et citoyen pour s’opposer au projet de loi de M. Hortefeux lors de son examen au Sénat à compter du 2 octobre prochain.