Le rapport d’information sur la diversité sociale dans les classes préparatoires aux grandes écoles montre que l’accès à ces filières demeure fortement caractérisé par une discrimination sociale et territoriale. Une profonde réforme de l’ensemble du système d’enseignement supérieur français incluant l’accès à ces écoles est nécessaire et urgente, s’inscrivant dans une véritable recherche d’égalité et de réussite pour tous les jeunes.
Notre système d’enseignement supérieur est en effet bâti sur une dualité préjudiciable. D’un côté les grandes écoles, dispensant un enseignement sélectif et exigeant, destiné à une minorité. De l’autre, des universités ouvertes à tous. L’Etat dépense, en moyenne, deux fois plus d’argent pour un étudiant en classe préparatoire que pour un étudiant à l’université. La question des moyens humains et financiers consacrés au fonctionnement du système est conforme à sa conception : les frais d’inscription aux concours des grandes écoles, le coût du logement et de la scolarité découragent les étudiants issus de familles aux revenus modestes à tenter leur chance.
De grandes difficultés sont apparues ces dernières décennies du fait de l’accentuation de l’écart entre ces deux branches du système, mais aussi du fait des problèmes que pose de plus en plus la coupure entre l’enseignement qui est délivré dans les grandes écoles avec la recherche fondamentale. .
Proclamer le principe d’un droit d’accès pour tous et toutes ne suffit pas. Le rapport propose de dédier le conseil de classe du deuxième trimestre de terminale à l’orientation. Une telle proposition peut-elle fondamentalement changer les choses ? Il faut s’interroger car ce qui est à réformer, c’est l’architecture même du système. Il faut en finir avec ce dualisme, en finir avec toutes les formes de ségrégation.
De ce point de vue, nous condamnons la nouvelle loi sur l’université qui renforce l’autonomie des établissements avec pour objectif de favoriser la transformation de ses missions au profit des entreprises et des besoins d’adaptation et d’employabilité exigés par le patronat et la commission européenne.