Au nom du "patriotisme économique" et sous couvert de contrer l’OPA d’ENEL sur le groupe SUEZ, le premier ministre vient d’annoncer la fusion de ce dernier avec GDF.
Comment cela se passe-t-il concrètement ?
Le poids financier de Suez étant quasiment le double de celui de Gaz de France, la nouvelle entreprise qui naîtra de la fusion sera contrôlé par l’État à 34 % seulement, par le jeu des échanges d’actions, alors qu’il détient aujourd’hui 80,2 % du gazier français. C’est exactement comme s’il offrait un bien national à un groupe privé.
Le gouvernement se moque de ses promesses de 2004, à l’occasion de l’examen du projet de loi sur le changement de statut d’EDF et GDF, lorsqu’il prétendait que l’État ne descendrait pas au dessous de 70 % du capital des deux entreprises publiques !
Il ment aussi en prétendant que cette fusion préservera l’emploi : les chiffres le montrent : en dix ans, les fusions ou acquisitions dans le domaine de l’énergie ont abouti à la suppression de 200 000 emplois en Europe.
De plus, en fusionnant GDF avec SUEZ, propriétaire de l’électricien belge ELECTRABEL, le gouvernement ne craint pas de mettre directement en concurrence EDF et GDF, les deux seuls opérateurs importants dont la France disposait pour assurer son indépendance énergétique.
Enfin, le ministre de l’économie et des finances est muet sur les tarifs. Après une augmentation des tarifs aux particuliers de 30 % en 2005, le gouvernement, sous la pression populaire, avait modéré les prétentions de GDG à de nouvelles augmentations à l’automne dernier. Qu’en sera-t-il à présent qu’il est minoritaire dans la nouvelle société ?
Face à ce nouveau mauvais coup du gouvernement, je suis aux côtés des salariés d’EDF et de GDF, de leurs organisations syndicales, pour m’opposer à ce démantèlement.