Emploi : M. Raffarin et M. Fillon s’enfoncent !

Publié le 18 mars 2003 à 00:00 Mise à jour le 8 avril 2015

par Roland Muzeau

Face à l’accumulation des plans de restructuration et des licenciements, le moral des ménages n’a jamais été aussi bas depuis 5 ans.

Il faut dire que, malgré ses déclarations, le gouvernement ne fait rien pour sauvegarder l’emploi depuis son arrivée.
Pire, en quelques mois, il a détruit les mesures législatives contre les licenciements économiques, laissant les mains libres aux employeurs, mis les 35 heures aux oubliettes, orienté quelques 20 milliards d’euros d’argent public vers le privé, sans contrôle, et sans résultats significatifs en terme de créations d’emplois, mis un terme aux « emplois-jeunes », réduit le nombre des emplois publics, allégé l’impôt sur les grandes fortunes…
Voilà ce qui arrive quand le Medef est aux commandes.

Au bout de six mois d’existence, les « contrat-jeunes » en entreprises créés par la droite s’essoufflent déjà. Ils ne pourront donc pas répondre aux demandes des 70.000 jeunes qui arrivent sur le marché du travail cette année, ni aux embauches des centaines de milliers de salariés qui vont terminer leurs « emplois-jeunes ».
L’opinion publique est sous le choc.
Du coup, le gouvernement convoque une conférence nationale sur l’emploi.

Conformément aux desiderata du Medef, il s’agit de discuter du « traitement social des restructurations ».
Le gouvernement annonce donc la couleur : contraindre les salariés à s’adapter aux fermetures d’entreprises, aux licenciements, et aux délocalisations.

Le traitement social des restructurations ne peut constituer le début d’une politique de l’emploi qui protège les salariés contre les aléas de la bourse. Il vise au contraire, à les « adapter » au gré et au rythme des besoins des marchés financiers.

Le secteur public, comme le secteur privé, ont besoin d’emplois qualifiés et rémunérés : l’argent doit servir à sécuriser l’emploi et à développer la formation pour relancer l’économie, pour le droit à l’emploi, pas pour abonder la finance.

Roland Muzeau

Ancien sénateur des Hauts-de-Seine

Ses autres interventions :

Droit au logement opposable : explication de vote

Les sénateurs du groupe CRC se sont finalement abstenus lors du vote du projet de loi instituant un droit au logement opposable. Favorables à ce droit, bien avant la conversion subite du gouvernement, ils estiment que le texte voté est trop restrictif."Le processus d’opposabilité du droit au logement, a déploré Roland Muzeau, sera complexe, long et difficile à mettre en œuvre et ne sera pas le même partout. L’exemption dont bénéficieront certains territoires pèsera sur l’universalité du droit et l’égalité des demandeurs de logement devant la loi." Les sénateurs communistes se félicitent néanmoins de ce premier pas, accompli grâce à une mobilisation de terrain, et espèrent que le droit au logement prendra rapidement "un tour plus concret et plus ambitieux".

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