Edvige n°2 : le gouvernement manœuvre mais persiste

Publié le 19 septembre 2008 à 15:34 Mise à jour le 8 avril 2015

Suite à une très forte mobilisation contre le fichier Edvige, le gouvernement donne l’impression d’effectuer un recul en écartant du fichage les personnalités publiques.

Au nom du groupe Communiste Républicain et Citoyen, nous sommes étonnées que ce nouveau décret soit annoncé alors que la mobilisation nationale contre Edvige se basait sur le retrait pur et simple du décret et alors que nous avions demandé un débat au Parlement.

Il est donc inadmissible qu’un nouveau décret nous soit présenté, d’autant plus que le gouvernement persiste à vouloir ficher préventivement toute personne, y compris les jeunes dès 13 ans, « susceptible » de troubler l’ordre public ou la sécurité publique.

Quelle que soit la formule retenue par le gouvernement, c’est une immense majorité de la population qui pourrait ainsi être fichée sans avoir commis la moindre infraction. La décision de fichage reposera toujours sur la base d’éléments subjectifs et indéterminés. Le droit à l’oubli pour les mineurs est un faux argument : comment oublier une infraction qui n’a pas été commise ?

Ce fichier, destiné selon le gouvernement à lutter contre la délinquance, représente en réalité un danger pour les libertés de tous nos concitoyens et en particulier une grande partie de la jeunesse de notre pays.

Il serait inacceptable que la CNIL, à nouveau saisie, et le Conseil d’Etat cautionnent le Gouvernement. Nous demandons instamment que toute question qui relève des libertés publiques fasse l’objet d’un débat et d’un vote au Parlement.

Éliane Assassi

Sénatrice de Seine-Saint-Denis - Présidente du groupe CRCE
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Nicole Borvo Cohen-Seat

Ancienne sénatrice de Paris et présidente du groupe CRC

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