Suppressions de postes dans les collèges et les lycées :

Education nationale, le pire est à venir

Publié le 7 avril 2008 à 17:28 Mise à jour le 8 avril 2015

Depuis quelques semaines, les collèges et les lycées de Seine et Marne comme de tout le pays découvrent la réalité concrète sur le terrain des suppressions de postes décidées par le gouvernement pour la prochaine rentrée.

Les mobilisations dans les lycées et les collèges de notre département traduisent la vive inquiétude et le mécontentement des enseignants, des élèves et des parents quant aux risques que ces suppressions de postes font peser sur l’avenir du service public de l’Education.

En effet, dans les collèges de Seine et marne, ce sont pas moins de 74 postes qui sont menacés pour une baisse de seulement 187 élèves. Plus globalement, ce sont près de 2000 postes qui seront supprimés pour la Région parisienne (280 à Paris, 848 à Créteil et 974 à Versailles).

Ce mouvement de suppression de postes, débuté en 2003 et amplifié en 2008, devrait connaître une forte accélération dans le budget 2009. Le gouvernement s’est en effet assigné le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite dès 2009.

Ce choix politique, au seul motif affiché d’une baisse démographique des effectifs, répond en fait à l’objectif de réduction des dépenses publiques. Il entraînera une véritable rupture dans les missions assignées à l’Ecole, portant gravement atteinte à l’égalité territoriale en matière d’éducation avec de lourdes conséquences : classes surchargées, suppression de certains enseignements, recul de la présence des adultes dans les établissements scolaires.

Loin de favoriser la réduction des inégalités, comme le prétend le ministre de l’Education nationale Xavier Darcos, cela les renforcera. Il suffit pour s’en convaincre d’examiner en détail les académies les plus touchées par les suppressions de postes : dans celles de Paris, Créteil , Nancy-Metz, Lille, par exemple, ce sont les établissements les plus en difficulté qui perdent le plus de postes !

Défendre les postes et la pluralité des intervenants à l’école, enseignant, conseiller d’orientation psychologue, conseiller principal d’éducation, infirmière, etc - « originalité française » il est vrai mais qui fait la richesse de notre service public de l’Education - c’est aussi défendre une insertion sociale de qualité pour nos jeunes. Car le monde de demain a besoin de citoyens et de salariés émancipés ayant tous accès à un haut niveau de connaissances.

C’est pourquoi je soutiens sans réserve les actions en cours en ce moment comme le rassemblement “en deuil” de ce soir, lundi 7 avril, à 18h devant la sous-préfecture de Torcy lancé par les établissements de Marne-la-Vallée ou celui qui aura lieu ce même jour devant le lycée Léonard de Vinci à Melun à 18 h.

Michel Billout

Ancien sénateur de Seine-et-Marne
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