EDF : le gouvernement sacrifie l’entreprise publique sur l’autel de la rentabilité financière

Publié le 26 octobre 2005 à 09:28 Mise à jour le 8 avril 2015

En annonçant la privatisation partielle d’EDF, le premier ministre confirme la volonté du gouvernement d’exposer l’entreprise à une stratégie de rentabilité financière au détriment de la préservation des missions de service public.

Au nom d’un besoin urgent d’investissement, le gouvernement cède au plus offrant une entreprise dont la situation financière s’est pourtant considérablement améliorée. Ainsi, la direction d’EDF espère augmenter son bénéfice net de 10% chaque année, tout en reversant la moitié aux actionnaires.

Alors que l’entreprise est en mesure de faire face à ses missions de service publique et d’assurer la péréquation tarifaire, la continuité du service de l’énergie et sa sécurité, notamment en matière nucléaire, l’engagement de sa privatisation va la fragiliser dans l’exercice de ces missions. Contrairement à ce qu’affirme le premier ministre, on peut s’attendre à de nouvelles augmentations du tarif de l’électricité, comme aujourd’hui du gaz, face à la pression des actionnaires qui vont posséder 15% du capital. Ainsi, EDF va être confrontée à la loi impitoyable du marché qui annihilera les dispositions en faveur des plus démunis affichées aujourd’hui par le premier ministre.

Avec mes collègues du groupe "communiste, républicain et citoyen" du Sénat, je réitère ma franche opposition à toute ouverture du capital d’EDF et j’appelle à un grand débat public sur l’avenir de l’entreprise. Je m’associe à toute mobilisation pour contrer ce mauvais coup porté à l’avenir énergétique de notre pays.

Guy Fischer

Ancien sénateur du Rhône

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