Une nouvelle fois, Dominique de Villepin masque par des effets de communication la réalité de sa politique : ultralibérale au service des plus riches et des financiers.
Qui peut croire un instant que brader EDF, après les autoroutes et la SNCM, biens appartenant à la Nation, constitue un objectif social ?
Le Premier Ministre en annonçant hier la privatisation partielle d’EDF confirme la volonté du gouvernement d’exposer l’entreprise à une stratégie de rentabilité financière au détriment de la préservation des missions de service public.
Au nom d’un besoin urgent d’investissement, notamment pour conquérir des marchés à l’étranger, le gouvernement offre aux investisseurs privés une entreprise dont la situation financière s’est pourtant considérablement améliorée.
Ainsi, la direction d’EDF espère augmenter son bénéfice net de 10% chaque année, tout en en reversant la moitié aux actionnaires.
Alors que l’entreprise publique peut faire face à ses missions de service public et assurer la péréquation tarifaire, la continuité du service de l’énergie et sa sécurité notamment en matière nucléaire, l’engagement de sa privatisation va au contraire la fragiliser dans l’exécution de ces missions. Contrairement à ce qu’affirme le Premier Ministre, on peut s’attendre à de nouvelles augmentations du tarif de l’électricité, comme aujourd’hui du gaz, face à une pression certaine des actionnaires qui vont posséder 15 % du capital. EDF va être confrontée à la loi d’airain du marché qui annihilera les dispositions en faveur des plus démunis affichées aujourd’hui par le Premier Ministre.
Cette logique financière a déjà eu des répercutions dans notre département avec la fermeture des centrale de Vernou et de Vaires-sur-Marne, ainsi que deux autres centrales en Ile-de-France, réduisant ainsi les moyens de faire face aux besoins énergétique de notre région, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives à la concurrence...
J’avais demandé au président de la commission des affaires économiques et du plan, le 19 septembre, la tenue d’un débat parlementaire sur la politique énergétique de la France avant toute ouverture de capital de cette entreprise publique : la majorité UMP a botté en touche. Je réitère donc ma totale opposition à toute ouverture du capital d’EDF et j’appelle à un grand débat public sur l’avenir de l’entreprise. Je m’associe aujourd’hui à toute mobilisation pour contrer ce mauvais coup porté à notre pays.
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