Auditionné publiquement par la Commission des Finances du Sénat, suite à la demande expresse des sénateurs du groupe Communiste Républicain et Citoyen, Thierry BRETON, ancien Ministre des Finances pendant la période 2005 - 2006, a longuement argumenté sur le caractère ‘ irréprochable ‘ de l’action de l’Etat, plaidant clairement son irresponsabilité dans cette affaire, et l’incapacité pour son propre Ministère d’interférer sur les choix de gestion du groupe EADS.
Ainsi, alors que l’on demande aux salariés du groupe aéronautique de réaliser des gains de productivité, de consentir des sacrifices en termes de rémunération et d’emploi, l’ancien Ministre des Finances du gouvernement De Villepin - Sarkozy est venu défendre la thèse de l’incompétence de l’Etat dans les choix stratégiques et les décisions d’actionnaires de l’une des trois plus importantes entreprises industrielles du pays où l’Etat détient pourtant, via une société dédiée, 15 % des parts du capital !
L’audition de ce matin a démontré, n’en déplaise à Monsieur Breton, l’étroite imbrication entre le monde de la finance et les pouvoirs publics ; que ce soit l’Etat, l’Agence de participation de l’Etat, ou la Caisse de dépôts et consignation.
L’extrême gravité de la situation ainsi créée impose, du point de vue des sénateurs et sénatrices du groupe CRC, que soit examinée au plus tôt la proposition de constitution d’une commission d’enquête parlementaire qu’ils ont déposée, comme les députés communistes et républicains, notamment pour entendre l’ensemble des parties concernées, à commencer par les dirigeants d’EADS aujourd’hui incriminés par l’action de l’Autorité des Marchés Financiers.
L’autorité de l’Etat ou son laisser faire apparaît de plus en plus évidente. Le contrôle du Parlement doit donc s’effectuer au plus vite.
C’est l’intérêt de l’emploi, du développement industriel de notre pays, de la coopération économique internationale que de faire droit à cette légitime demande !