Droit du travail : une situation dramatique : les personnels de l’Inspection du Travail tirent la sonnette d’alarme

Publié le 2 septembre 2005 à 09:31 Mise à jour le 8 avril 2015

Un an jour pour jour après l’assassinat de deux de leurs collègues, Sylvie Trémouille et Daniel Buffière, les personnels de l’inspection du travail leur rendent hommage et sont en grève pour attirer l’attention du gouvernement sur leurs conditions de travail, leur faiblesse numérique et, au-delà, sur un démantèlement sans précédent du droit du travail.

Depuis 3 ans, le gouvernement démantèle le code du travail pour le plus grand profit du MEDEF.
On accentue l’individualisme dans les relations de travail au détriment de toute forme de solidarité.
Sous couvert de liberté de choix des salariés, on sacrifie les droits et les garanties collectives de ces derniers, le code du travail, et même les normes sociales issues de la négociation collective. Jamais la précarité n’a connu une telle explosion.
Les fameuses "heures choisies" sont le moyen pour les employeurs de détourner les contrôles afférents à la durée légale du travail et aux heures supplémentaires. En déconnectant ces "heures choisies" des heures supplémentaires, la loi épargne aux employeurs d’avoir à demander à l’inspection du travail son autorisation avant d’agir.

Suite au drame de l’an dernier qui avait mis au jour l’isolement et la vulnérabilité des agents de contrôle, le gouvernement s’est malheureusement contenté d’effets d’annonces. Alors que le rapport de M. Jean Bessière proposait une augmentation sensible des effectifs, alors qu’il en faudrait 700 pour porter les effectifs à la moyenne des pays européens, le ministre Gérard Larcher, dans son plan pour la santé au travail créait 30 postes d’inspecteurs du travail !

Au Sénat, dans le cadre de la discussion du projet de loi en faveur des PME, mon groupe et moi-même avons déposé un amendement visant à mettre en œuvre un plan pluriannuel ambitieux de recrutement d’agents du corps des inspecteurs du travail. Notre proposition a été rejetée pour des motifs budgétaires !

Pour toutes ces raisons, je soutiens le mouvement de ces personnels dont la mission est de garantir les droits fondamentaux des salariés. Avec eux, je réclame du gouvernement les recrutements nécessaires pour mener à bien leurs missions de contrôle en toute sécurité.

Guy Fischer

Ancien sénateur du Rhône

Ses autres interventions :