La presse se fait ces jours-ci l’écho d’une annonce du gouvernement selon lequel le dossier médical personnel informatisé va prochainement être testé. Dans deux mois, nous dit-on, 30 000 personnes volontaires seront dotées de leur DMP dont chacun d’entre nous devrait être titulaire au 1er juillet 2007.
Ceci appelle de ma part des réserves et commentaires que j’avais déjà exprimés lors de la discussion du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2006, en novembre dernier :
Cette mesure, présentée comme devant permettre une meilleure coordination des soins est en réalité prévue pour économiser 3,5 milliards d’euros en contrôlant les assurés sociaux !
Tous s’accordent - y compris le rapporteur spécial des crédits de la santé du Sénat - sur l’irréalisme de ce calendrier de mise en place.
Comment sera financé ce dispositif et combien coûtera-t-il ? Prendra-t-on comme je le crains sur les crédits du Fonds d’aide à la qualité des soins de ville au détriment de ses autres missions, je pense notamment aux maisons médicales de garde ?
Enfin, je ne suis pas certain que la confidentialité des données soit assurée, puisque, déjà, les assurances complémentaires de santé réclament d’y avoir accès ! Le fait que l’administration américaine se soit engagée dans une démarche similaire n’a rien pour rassurer.
A l’évidence, le DMP risque de devenir un instrument de coercition, car sa non-communication de par la volonté du patient sera assortie de sanctions financières.
Et pourquoi ne pas imaginer que les employeurs en demandent l’accès préalablement à l’embauche d’un salarié ?
J’appelle à la plus grande vigilance sur cette nouvelle atteinte aux libertés individuelles que nous prépare le gouvernement.