Sujet sensible qui avait valu à Xavier Darcos de retirer son projet fin 2008 suite à la mobilisation des lycéens et de la communauté éducative, la réforme du lycée ou plutôt ses « contours » ont été présentés en grande pompe hier matin par Nicolas Sarkozy.
Dans un discours truffé de grands principes, de constats déjà largement connus et de mesures floues pour l’essentiel, le Président de la République a surtout joué la carte de la prudence à quelques mois des élections régionales.
Ces annonces qui doivent être soumises aux syndicats pour « concertation » et non « négociation » sont en parfait décalage avec la politique menée par ce gouvernement. Politique de restriction budgétaire et de suppressions de postes - 16 000 postes en moins en 2010 soit plus de 40 000 depuis la rentrée 2008 - qui dégrade l’offre éducative, les conditions de vie, de travail et d’enseignement dans les établissements.
La « grande révolution » de l’orientation accouche d’une souris. Rien n’est dit des moyens qui seront mobilisés pour rendre effectifs les principes énumérés par le Président de la République. Ce qui est concret par contre, c’est le sort réservé au corps des personnels en charge de l’orientation - les Copsy - que le gouvernement a placé de fait en voie d’extinction et dont le statut est attaqué par le projet de loi sur l’orientation et la formation continue tout au long de la vie.
Tout cela résiste mal aussi à la réalité de la politique menée par ce gouvernement dans d’autres lycées que le Président n’a pas évoqués : les lycées professionnels où la généralisation du bac pro en 3 ans, menée à marche forcée, ne va profiter qu’aux meilleurs élèves et va supprimer une vraie deuxième chance pour les élèves les plus en difficulté. Voilà la réalité de la réforme que le gouvernement conduit déjà au lycée.