La forte émotion et la mobilisation menée par les associations de défense du droit au logement auront eu raison de la surdité de la Droite et du Gouvernement.
Alors que, depuis 2002, les associations ou encore le Haut Comité pour le Logement des Personnes Défavorisées ont défini les principes d’un droit au logement opposable, s’appuyant sur les lois déjà votées en ce sens, il a fallu attendre l’action des Enfants de Don Quichotte et la perspective des présidentielles pour que le Gouvernement se décide enfin à prendre ses responsabilités.
Le dépôt du projet de loi sur le droit au logement opposable ( même si le mot ne revient aucunement ni dans l’exposé des motifs ni dans le texte des articles ) constitue l’aveu le plus significatif de l’incapacité de la politique du logement menée depuis 2002 à répondre à l’urgence de la demande sociale, qu’elle concerne la dramatique situation des sans abri, celle des mères célibataires avec enfants, celle des jeunes contraints de vivre encore sous le toit de leurs parents et amis, celle des travailleurs aux revenus modestes, bien trop modestes en tout cas pour prétendre à la location sur le "marché" du logement.
En quinze ans, les loyers ont augmenté deux fois plus vite que l’inflation, bien plus que les salaires, tandis que la spéculation a fait exploser le prix des logements à l’achat.
Les sénatrices et sénateurs du groupe CRC entendent bien, dans le cadre du prochain débat sur le projet de loi sur le droit opposable, proposer un nouvel effort pour la construction de logements sociaux ( dont le nombre ne s’accroît que de 35 000 par an ), la réalisation de logements en accession pour les revenus modestes, l’arrêt de la pratique moyenâgeuse des expulsions locatives et des mesures allant à l’encontre des logiques spéculatives qui priment depuis trop longtemps et excluent du droit au logement des couches de plus en plus larges de salariés, de jeunes, de familles.
Ils appellent à une transformation radicale des politiques publiques du logement dans notre pays et mettent en débat leurs propositions.