Monsieur le Garde des Sceaux,
Par la présente, j’ai l’honneur d’appeler votre attention sur la situation de Monsieur Christian MARLETTA. Condamné, en 1985, à perpétuité sans période de sûreté pour le meurtre d’une fillette, il est actuellement incarcéré au centre de détention de Val de Reuil dans l’Eure.
Il a déjà effectué 22 ans de détention et est, selon la loi, susceptible de bénéficier d’une libération conditionnelle ; ce qui lui permettrait de préparer au mieux sa sortie ainsi que sa réinsertion.
Sans bien évidemment me prononcer sur le fond de ce dossier, il apparaît toutefois que l’intéressé présente des gages sérieux de réinsertion et a su le démontrer à l’occasion de permissions probatoires dont il a d’ores et déjà bénéficié et qui se sont déroulées sans incident.
Alors qu’à plusieurs reprises les magistrats de la juridiction régionale de libération conditionnelle ont accédé à ses demandes de libération conditionnelle, leurs décisions on, chaque fois, fait l’objet d’un appel du parquet puis d’un refus de la part de la juridiction nationale de libération conditionnelle. La dernière décision de refus date du 23 janvier 2004.
Face à cette situation qui pose, à mon sens, toute la question de la gestion des longues peines et du sens même de la peine après plus de vingt années d’enfermement, je vous saurai gré, Monsieur le Garde des Sceaux, de bien vouloir examiner avec une bienveillante attention la demande de commutation de sa peine à 20 ans dont vous a spontanément saisi le juge d’application des peines compétent.
Je vous prie de croire, Monsieur le Garde des Sceaux, à l’assurance de ma considération distinguée.
Par courrier en date du 13 septembre 2004, le ministère de la justice informe Robert Bret qu’il n’a "pas paru possible d’envisager une mesure de commutation de peine en faveur de Monsieur Christian Marletta dont la requête a été rejetée par le Président de la République le 10 août 2004".