Sans surprise et sans rupture avec le gouvernement précédent, M. Sarkozy met les bouchées doubles pour accentuer la politique antisociale chère à la droite.
Le déficit de toutes les branches du régime général de Sécurité sociale atteint le record de 12 milliards d’euros ? Qu’à cela ne tienne : le gouvernement, avec le soutien du MEDEF, valide le plan de redressement d’urgence de l’Assurance maladie, soit la réalisation d’une économie de 1,225 milliard en année pleine et de 417 millions d’euros d’ici à la fin de l’année... dont 350 pris dans la poche des assurés sociaux :
- Baisse du taux de remboursement pour les patients dépourvus de médecin traitant ;
- Déplafonnement du forfait de 1 euro par acte et consultation ; il serait porté de 1 à 4 euros par jour ;
- Limitation du recours aux transports médicalisés ;
- Généralisation de la suppression du tiers payant en cas de refus d’un générique ;
- Et, bien sûr, poursuite de la culpabilisation des assurés avec un renforcement des contrôles sur les arrêts de travail.
Et ce n’est pas tout : Dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2008, de nouvelles franchises sont prévues : On évoque 50 centimes par boîte de médicament et la mise en place d’un "bouclier sanitaire" permettant la modulation en fonction des revenus des dépenses de santé non remboursées par la sécurité sociale. Ce projet scélérat marque la fin du principe de l’accès aux soins sans condition de revenu et constitue une grave menace pour la santé publique.
Dans le même temps, la dette de l’État à la Sécurité sociale s’élève à 5 milliards et, en 2007, les exonérations de cotisations patronales dépasseront les 2,6 milliards. Elles augmenteront en 2008 de 4 milliards avec les exonérations sur les heures supplémentaires.
Quant au train de mesures fiscales annoncées par le Président de la République, qui profitera pour l’essentiel à une petite minorité de ménages, il coûtera 13 milliards en année pleine !
Même causes du déficit chronique, mêmes recettes... et potion encore plus amère pour les assurés sociaux !
C’est donc bien d’un choix politique qu’il s’agit, que le groupe "communiste, républicain et citoyen" au Sénat n’aura de cesse de combattre dès la rentrée parlementaire de septembre et, bien sûr, aux côtés des familles modestes qui subissent de plein fouet l’accélération d’un libéralisme effréné.