L’annonce, par le gouvernement américain, après la faillite de plusieurs établissements de crédit et la nationalisation d’institutions spécialisés dans le crédit immobilier, d’un vaste plan de nationalisation des créances financières douteuses constatées (pour près de 1 000 milliards de dollars !) montre à l’évidence que la crise financière internationale revêt, en cet automne 2008, une gravité et une importance toutes particulières.
L’étroite intégration des marchés financiers de chaque pays développé a d’ores et déjà conduit des établissements bancaires français à annoncer des pertes importantes ou à procéder à des recapitalisations élevées.
A la Société Générale, au Crédit Agricole ou chez Natixis, ces mesures, sans surprise, s’accompagnent de plans sociaux, liquidant plusieurs centaines d’emplois qualifiés, dans la seule perspective du redressement de la rentabilité des titres !
Les particuliers ressentent d’ores et déjà les effets de ces mesures : les taux d’intérêt remontent, et les prêts sont de plus en plus difficilement accordés, notamment sur l’immobilier où le volume des ventes est en baisse sensible, entraînant fermetures d’agences et réduction de l’activité du secteur du bâtiment.
Le Gouvernement doit la vérité aux Français sur l’ensemble de la situation et la réalité de la crise financière dont il est faux de dire qu’elle est sans conséquences sur notre économie.
La faiblesse de la croissance en Europe cette année et celle annoncée pour 2009 le montrent suffisamment !
Dès le 7 février 2008, les parlementaires du groupe CRC avaient déposé une question orale avec débat sur l’avenir du secteur financier, suite, entre autres, à la révélation de l’affaire de la Société Générale.
Jusqu’ici, le Gouvernement comme la majorité de droite du Sénat se sont toujours opposés à l’inscription de ce débat à l’ordre du jour des travaux de notre Assemblée. Ils viennent de rejeter une telle demande formulée par les députés communistes.
Au moment où l’on prétend renforcer les droits du Parlement, la situation exige l’inscription immédiate de ce débat à l’ordre du jour du Sénat.