Conflans-en-Jarnisy,
Mercredi 14 octobre 2009
Communiqué de soutien
L’agriculture lorraine est en crise, à l’image des autres régions de France ; le lait, la viande, les grandes cultures, aucun secteur n’est épargné. Ce sont des milliers d’exploitations agricoles et l’ensemble de l’économie des territoires ruraux qui sont aujourd’hui en péril.
Comment en est-on arrivé là ? Des politiques ultra-libérales menées à l’unisson par le gouvernement français et l’Europe, la suppression des quotas, l’interdiction de la régulation des prix et, bien sûr, toujours moins d’aides… Tandis que les producteurs sont accablés par le pouvoir grandissant des transformateurs et des distributeurs ; les consommateurs, eux, sont abusés de tous côtés.
Rien ne va plus mais le gouvernement persiste : l’accord intervenu en juin dernier pour apaiser la crise laitière ne met pas un terme à celle-ci. On continue de sous-rémunérer les producteurs de lait et de porcs en favorisant une offre supérieure à la demande solvable. Sans protection tarifaire, il ne pourra y avoir un bon développement agricole, tel qu’on l’espère à notre échelle, tel qu’on l’espère aussi à l’échelle mondiale.
En 2009, l’objectif devrait être, en effet, la convergence vers un développement durable de l’agriculture et une souveraineté alimentaire des peuples. Mais les effets pervers des mesures libérales, prises par un monde occidental auto-suffisant, ont conduit à déstabiliser les marchés d’autres pays. Des milliards de terres fertiles en pays pauvres sont vendus à des holdings financières, alors même que le nombre d’affamés dans le monde a atteint un milliard de personnes à l’été 2007. Force est de constater qu’une mondialisation sans règle rend le marché agricole de plus en plus spéculatif et dévastateur. Il faut mettre fin aux projets d’agriculture industrielle rentables à court terme pour les investisseurs, mais désastreux à moyen terme pour l’état de la planète.
Le vendredi 16 octobre 2009, la mobilisation à Metz des agriculteurs sera l’occasion de mettre en avant la journée mondiale de l’alimentation, dont le thème cette année est « atteindre la sécurité alimentaire mondiale en temps de crise ». Aussi, je souhaite apporter tout mon soutien aux producteurs et exploitants qui ont, plus que jamais, besoin aujourd’hui d’un élan de solidarité.
Mes collègues sénateurs du groupe CRC-SPG et moi-même avons maintes fois réitéré nos propositions en matière de prix rémunérateur et de régulation des marchés.
Nous continuerons dans cette voie, notamment lors des débats de la Loi d’Orientation Agricole à venir, en exigeant : la création d’un fonds exceptionnel d’aide à la production laitière non industrielle, la fixation immédiate d’un prix minimum rémunérateur intra-communautaire que les centrales d’achat seraient obligées de respecter, le maintien des quotas nationaux dans chaque pays européen, l’arrêt des importations extra-communautaires abusives et, enfin, l’abrogation des dispositions discriminatoires de la Loi de Modernisation de l’Economie.