Dans la discrétion et l’anonymat de la nuit du 10 au 11 juillet, le Sénat a terminé l’examen de la prétendue ‘ Loi de modernisation de l’économie ‘.
Sous les apparences trompeuses d’un texte ‘ fourre tout ‘ comptant près de 200 articles (au lieu de 44 à l’origine...), s’est en fait débattue une loi profondément libérale, guidée par la recherche du profit en toutes situations et en toutes circonstances.
Mesures favorables aux géants de la distribution, cadeaux fiscaux les plus divers, dépénalisation du droit des affaires, vente à l’encan de l’épargne populaire au bénéfice des banques, dispositifs circonstanciés destinés à complaire aux Bouygues, Bolloré, Lagardère, Carrefour, JC Decaux, ING Direct ou Numéricâble, cette loi de modernisation de l’économie est en fait l’ahurissant catalogue des orientations libérales imprimées par le rapport Attali et la politique menée par Sarkozy et Fillon depuis le printemps 2007 !
Et ce, alors même que des salariés du commerce aux artisans du bâtiment, en passant par les associations de consommateurs, nombre de fédérations professionnelles de l’industrie ou encore les agriculteurs se sont légitimement inquiétés du contenu de ce texte et l’ont d’ailleurs combattu.
Seuls les grands patrons, les banquiers et les affairistes trouvent leur compte dans cette opération de démolition de tout ce qui civilise les rapports économiques et sociaux de notre pays.
Venant après le débat sur une réforme institutionnelle tendant à renforcer l’omnipotence du Président de la République et avant une loi sur le temps de travail qui va mettre à mal la notion même de durée légale du travail et les droits syndicaux des salariés, cette loi de modernisation de l’économie appelle la plus vive et la plus nette condamnation dans l’opinion publique.
Les parlementaires du groupe CRC sont fiers d’en avoir souligné les dangers et appellent à en combattre l’application et les effets désastreux.