Depuis les événements de l’été 2008 et la crise des subprimes, Nicolas Sarkozy s’est fait fort de « moraliser le capitalisme » et de lutter contre la fraude, l’évasion fiscales ou les paradis fiscaux !
Auditionnée publiquement par la Commission d’enquête sénatoriale relative à l’évasion fiscale, mise en place à l’initiative du Groupe Communiste républicain et citoyen, Valérie Pécresse, Ministre du Budget a, devant les caméras de Public Sénat, présenté les multiples mesures prises par le Gouvernement Sarkozy Fillon et les résultats d’ores et déjà atteints.
Elle s’est ainsi félicitée de la signature, au niveau international, de pas moins de sept cents conventions fiscales internationales, dispositifs amenant les Etats anciennement paradis fiscaux à se conformer à de nouvelles règles.
A la vérité, vu le peu de résultats obtenus (notamment dans les relations privilégiées que nous entretenons avec le Luxembourg et la Suisse, principales plate formes européennes de l’évasion et de l’optimisation fiscales), nous n’avons jamais cru aux discours officiels.
Seulement voilà, derrière le discours, arrivent les actes. Et manque de chance, vient d’être publié un décret qui réduit sensiblement (de 18 à 8 pays ou territoires) le nombre des paradis fiscaux au sens de la loi fiscale française.
Que l’on se rassure : on n’y trouvera ni la Suisse, ni le Luxembourg, ni Jersey ou Guernesey, même pas Andorre et encore moins l’Etat du Delaware, pas plus que la principauté de Monaco ou celle du Liechtenstein !
Ne restent dans cette liste noire que le Guatemala, les Philippines, les Iles Marshall, Niue, Nauru, Montserrat et le sultanat de Brunei où Total ne doit pas exploiter le pétrole local...
Vient d’y arriver le Botswana (pays où le premier problème est celui du SIDA, avant d’être celui de la finance internationale), et ont été retirés de la liste des sites comme le Costa Rica, le Belize, le sultanat d’Oman ou encore la République de Panama.
Les deux premiers pays sont des « lessiveuses » à argent sale et les deux suivants des pays avec lesquels nombre des groupes dirigés par les amis de Nicolas Sarkozy ont des affaires en cours ou en projet...
Une fois encore, la preuve est faite : derrière le discours moralisateur officiel, les petits arrangements entre amis semblent garder la côte !