Annie David démissionne de la commission Thélot

Publié le 3 septembre 2004 à 00:00 Mise à jour le 8 avril 2015

par Annie David

Après lecture du projet de rapport de la commission Thélot, sur lequel il ne sera plus possible de revenir sur les questions de fond puisqu’il est le résultat des travaux de la commission, je ne peux m’associer à cette rédaction.
J’avais déjà fait part à Monsieur Thélot de mes incertitudes quant à la poursuite de ma participation aux travaux de la commission, principalement par désaccord de fond sur leur orientation, ce qui se confirme dans ce document.

Aujourd’hui, je souhaite officialiser mon opposition à ce projet en présentant ma démission de la commission. Je ne peux m’associer à ce document, même provisoire.

Cette commission avait deux objectifs : organiser le débat national et éclairer le gouvernement. Le parti communiste avait alors décidé la participation d’un parlementaire à cette commission. J’ai ainsi participé à la réalisation de ces deux objectifs mais sans pour autant être entendue, puisque dès la préparation du débat national, les thèmes que j’avais proposés sont restés inaudibles ; je pense notamment à la gratuité, la précarisation du métier d’enseignant, la scolarisation des enfants de moins de 3 ans, l’observatoire des inégalités scolaires, l’égalité des filles et des garçons, … Puis, dans la phase de construction du rapport, là encore, j’ai le sentiment de n’avoir pas été entendue.

Aussi, je pense avoir répondu à l’engagement pris par le parti communiste, celui de participer à l’élaboration d’un grand débat sur l’Ecole et d’avancer des éclairages tout au long des réunions. Pour autant, je ne partage pas les conclusions proposées dans ce rapport.

Je reste cependant persuadée que l’Education Nationale a besoin d’une transformation, qu’il faut en effet répandre la culture commune et la citoyenneté ; qu’il faut répondre au constat inacceptable de l’échec scolaire, aux fins d’études sans diplôme, comme il faut répondre aux enseignants en détresse face à un métier qu’ils n’arrivent plus à appréhender de manière satisfaisante, tant pour eux que pour les jeunes, aux personnels IATOSS, toujours inquiets des conséquences de la décentralisation, ainsi qu’aux parents d’élèves, demandeurs d’un meilleur partenariat avec l’école.

C’est pourquoi, le parti communiste a décidé de continuer l’organisation de débats, invitant l’ensemble des acteurs de l’Ecole, pour fonder un projet de loi alternatif à celui du gouvernement.
Ainsi, le 12 septembre, un débat sera organisé au cours de la fête de l’Humanité.

Ensuite, lors de la discussion du projet de loi du gouvernement, je m’évertuerai, avec les parlementaires communistes, d’être force de propositions, d’autant plus fortement que le débat national a fait ressentir l’exigence d’une nouvelle loi pour une école de la réussite pour tous, de la maternelle à l’enseignement supérieur, afin d’assurer à tous un droit d’égal accès aux savoirs existants, avec comme objectif premier l’ambition de permettre à tous les élèves de s’approprier ce qui est enseigné, de devenir des citoyens libres et égaux, capables d’intervenir dans les choix de la société, d’agir sur le monde.

Annie David

Ancienne sénatrice de l'Isère
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