Amélioration des conditions de travail : un enjeu pour notre société !

Santé au travail

Publié le 30 novembre 2009 à 14:38 Mise à jour le 8 avril 2015

Devant les drames humains qui sont survenus au sein de France Télecom ces derniers mois, les parlementaires communistes et du parti de gauche ont déposé une proposition de résolution exigeant la création d’une commission d’enquête parlementaire sur « les conséquences sur la santé des salarié-es, des restructurations permanentes, des nouvelles formes d’organisation du travail et méthodes de gestion du personnel au sein de cette entreprise ». Dégradation des conditions de travail organisée par le capitalisme, management à coup d’évaluation individuelle, d’objectifs inatteignables et de mobilité forcée, voilà ce qui est en cause aujourd’hui.

C’est pourquoi, parallèlement à cette proposition de résolution, j’ai demandé depuis déjà plusieurs mois, avec mes collègues membres de la commission des affaires sociales du sénat, la création d’une mission d’information sur le « mal-être au travail ».
Aujourd’hui, il n’est plus possible d’éluder la question centrale du lien entre dégradation de la santé physique et psychique des salarié-es et certaines formes de management, destinées à satisfaire la logique libérale de réduction des coûts du travail et de maximisation des profits pour les actionnaires.
Ainsi cette mission, créée le 24 novembre 2009 et dont je suis vice-présidente, me permettra, avec l’aide de représentants des personnels, de médecins du travail, de sociologues, de faire reconnaître cet impact négatif sur la santé physique et psychique des salarié-es de certains modes de gestion du personnel ou d’organisation du travail.

C’est la raison pour laquelle, je ne peux soutenir, par exemple, le « lead management » pierre angulaire de l’accord signé chez PSA pour solutionner le stress au travail ! Ce concept managérial, inventé par Toyota, est présenté comme la panacée dans la mesure où il allie performance et amélioration des conditions de travail. Or, en éliminant toutes les activités sans valeur ajoutée, autrement dit en rationalisant le temps de travail, loin d’améliorer les conditions de travail, ce type de management va au contraire se traduire par l’aliénation du travailleur !

Cette mission d’information est d’autant plus importante que la privatisation de La poste, décidée par le gouvernement et sa majorité, va se traduire par la recherche à tout prix du profit maximum, au mépris total des salarié-es. Alors même que les conditions de travail se sont déjà fortement dégradées au sein de cette entreprise encore publique, il est plus que jamais urgent de lutter contre l’élargissement de ces nouveaux concepts !

Annie David

Ancienne sénatrice de l'Isère
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