Alstom et le gouvernement bradent le patrimoine industriel

Publié le 4 janvier 2006 à 09:10 Mise à jour le 8 avril 2015

Alstom, groupe français d’infrastructures, d’énergie et de transports a annoncé aujourd’hui qu’il cédait Alstom Marine au cinquième groupe de construction navale le norvégien Aker Yards. Rappelons qu’en 2000, c’est le chantier de Saint-Nazaire qui décroche le contrat de construction du Queen Mary II. Alstom leader mondial de la construction ferroviaire et énergétique employait en 2005, 69000 personnes dans le monde dont 20000 en France.

La cession d’un fleuron de l’industrie nationale soulève de sérieuses craintes quant à l’avenir de l’activité de construction navale en France et au maintien des emplois. Surtout que depuis décembre 2001, les effectifs sont passés de 5000 à moins de 3000. L’inquiétude est d’autant plus grande que l’entreprise norvégienne a déjà un chantier qui produit des paquebots à des coûts très compétitifs.

Alors que le Président de la République, Jacques Chirac exhorte les entreprises au patriotisme économique et que l’Etat détient 21.14% du capital de l’entreprise, rien n’est fait pour contrer la logique de compétitivité outrancière.

De plus, la décision de cession intervient alors que l’entreprise a enregistré une hausse de 15% de ses commandes par rapport à 2004, et qu’une reprise des commandes serait envisagée pour le second semestre 2006, voire 2007.

Ainsi, rien ne justifiait que l’entreprise sacrifie les chantiers de l’Atlantique.
Encore une fois la logique de rentabilité et de profit des actionnaires reste la priorité. D’ailleurs, le titre Alstom a gagné en 2005 117% à la bourse de Paris, et l’annonce de la cession a fait bondir l’action de 6.82%.

Le gouvernement doit réagir pour stopper la circulation des capitaux sans lien avec l’emploi, pour assurer la pérennité de l’activité de la construction navale et des milliers emplois concernés sur le territoire français, pour mettre un tant soit peu ses actes en harmonie avec ses propos. C’est bien la satisfaction de l’intérêt général qui doit redevenir l’objectif et non celui d’une élite financière. C’est aujourd’hui le contraire qui est décidé...

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