La révélation, la semaine dernière, d’une prétendue fraude aux opérations de marché au sein de la Société Générale, portant sur plusieurs milliards d’euros, a soulevé une légitime émotion, touchant autant les clients de cette grande et prestigieuse banque que les épargnants...
A la vérité, contrairement aux affirmations prématurées de la Direction de l’établissement bancaire, rien ne permet de croire au parfait isolement de l’opérateur incriminé dans cette affaire !
Surtout quand on révèle que quelques gros investisseurs et actionnaires de la Générale se sont habilement débarrassés de leurs titres quelques jours avant !
Tout au contraire, c’est la logique même d’un secteur financier s’appuyant sur des missions de service public pour s’aventurer dans des placements de plus en plus douteux qui est au cœur de l’annonce de ces pertes gigantesques, dépassant, pour le moment, les 7 milliards d’euros !
De même, cette affaire fait litière des affirmations tout aussi prématurées de Mme Lagarde, Ministre des Finances, indiquant que notre système bancaire était à l’abri de la crise immobilière nord américaine !
Pour au moins 2 milliards, les pertes annoncées par Daniel BOUTON, PDG de la Générale, sont liées à ces crédits « pourris », devenant peu à peu irrécouvrables.
Il est temps de faire toute la lumière sur les agissements de plus en plus hasardeux (il s’agit au départ de l’argent de tous les Français, et notamment des salariés qui connaissent les conditions de prêt qui leur sont faites...) de banques, aujourd’hui privatisées, qui oublient depuis trop longtemps leur rôle naturel : aider, par la mobilisation de l’épargne salariale à vue, au développement des activités économiques et de l’emploi !
La question est posée : au-delà des responsabilités des uns et des autres, quand seront fixées aux banques de réseau des obligations de service bancaire au profit de l’emploi et de la croissance ?
Pour les Sénateurs du groupe CRC, ceci motive la nécessaire constitution d’un nouveau pôle public des activités bancaires, démantelé au fil des lois de privatisation depuis vingt ans.